Le 22 juin 2025, l’hôpital Mohamed Lamine Debaghine (Bab El Oued) a réalisé une avancée médicale majeure en effectuant, pour la première fois, un prélèvement rénal par vidéo chirurgie chez une mère, suivi de la transplantation du rein à son enfant. L’intervention a été menée avec succès par les équipes du service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire, sous la direction du Pr Achour et en collaboration avec le Dr Aït Saïd Khelifa.
Cette prouesse chirurgicale, réalisée par une équipe multidisciplinaire, a permis d’extraire le rein grâce à des incisions mini-invasives, réduisant ainsi la douleur, les cicatrices et la durée d’hospitalisation par rapport à la chirurgie ouverte classique. Les avantages de la laparoscopie incluent un traumatisme post-opératoire moindre, un séjour hospitalier raccourci, une meilleure esthétique et un risque d’infection réduit. En parallèle, cette innovation contribue à rassurer les familles et à favoriser le don d’organe.
Une prouesse technique aux nombreux bénéfices
Au-delà de l’exploit technique, cette intervention marque une avancée significative dans la prise en charge des enfants atteints d’insuffisance rénale. Elle s’inscrit dans une démarche proactive visant à favoriser les transplantations rénales précoces, dites préemptives, c’est-à-dire réalisées avant l’entrée en dialyse. Cette approche, largement validée par la littérature scientifique, est associée à de meilleurs résultats fonctionnels et à une amélioration notable de la qualité de vie à long terme du patient greffé.
Selon les principaux acteurs de l’intervention, le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire de l’hôpital de BEO confirme, à travers cette réalisation, sa capacité à promouvoir l’excellence médicale, à intégrer les innovations technologiques au service du patient, et à renforcer l’accès équitable à la greffe rénale, notamment chez l’enfant. Dans le même ordre d’idée, ils soulignent que cette réussite illustre l’aptitude du système de santé national à progresser vers des standards internationaux, grâce à l’implication de ses équipes médicales, à l’engagement des familles de patients, et au soutien institutionnel pour le développement de la transplantation d’organes.
Une greffe qui trace la voie d’un programme national ambitieux
Pour démocratiser l’accès à ces techniques chirurgicales innovantes, il est important que les budgets destinés aux équipements biomédicaux et aux technologies de pointe soient renforcés. Cette démarche permettrait aux services hospitaliers de disposer des moyens techniques nécessaires pour développer et généraliser ces interventions mini-invasives, qui, au-delà des économies d’échelle, offrent ainsi à davantage de familles l’espoir d’une transplantation réussie dans des conditions optimales.
L’investissement dans l’innovation médicale peut largement représenter un levier stratégique pour améliorer l’accessibilité et la qualité des soins, tout en réduisant les coûts à long terme grâce à des techniques moins invasives et plus efficaces. L’exemple de la transplantation rénale par laparoscopie du CHU de Bab El Oued doit aussi être examiné sous cet angle et servir de catalyseur pour mobiliser les ressources nécessaires au développement d’un programme national de transplantation d’organes à la hauteur des besoins de la population.