Après deux années particulièrement difficiles pour l’industrie oléicole mondiale, l’année 2025 marque une reprise exceptionnelle de la production d’huile d’olive. Cette renaissance concerne autant les grands producteurs de la rive nord de la méditerranée (Espagne, Italie, France, Grèce) que les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc), qui confirment leur position stratégique dans cette filière ancestrale.
Selon les dernières mises à jour des données du Conseil Oléicole International, la production mondiale de la campagne 2024/2025 devrait atteindre 3,375 millions de tonnes, marquant une progression spectaculaire de 32% par rapport à l’année précédente. Cette performance « dépasse même la moyenne des cinq dernières campagnes, marquées par les épisodes climatiques extrêmes qui avaient frappé le secteur en 2022 et 2023 ».
L’Europe continue de tirer cette dynamique positive vers le haut. L’Union européenne contribue à hauteur de 1,97 million de tonnes, soit une augmentation de 29% qui témoigne de la résilience de ses producteurs. L’Espagne maintient son leadership incontesté sur le marché mondial, représentant environ 40% de la production totale avec ses 1,41 million de tonnes. Les chiffres du COI montrent que les autres pays européens ne sont pas en reste, la Turquie, l’Italie, la Grèce et le Portugal affichant tous des progressions notables qui renforcent la position dominante de la région méditerranéenne.
Le Maghreb entre succès tunisien et défis algériens et marocains
La région maghrébine confirme son importance cruciale dans l’écosystème oléicole mondial, même si les performances varient significativement d’un pays à l’autre. La Tunisie tire brillamment son épingle du jeu avec une production attendue de 340 000 tonnes pour la campagne 2024/2025, représentant une hausse impressionnante de 70% en seulement un an. Cette performance place le pays en position de force sur les marchés d’exportation et confirme son statut d’acteur incontournable du secteur.
Le Maroc traverse quant à lui une période plus délicate. Avec une production qui stagne autour de 110 000 tonnes, le royaume chérifien peine à retrouver ses niveaux habituels, principalement en raison de conditions climatiques défavorables qui ont affecté ses oliveraies. Cette situation contraste avec les ambitions du pays de renforcer sa présence sur les marchés internationaux.
L’Algérie adopte une approche différente en privilégiant l’expansion de ses superficies oléicoles plutôt que l’augmentation immédiate de sa production. Cette stratégie de long terme permet au pays de conserver le septième rang mondial en termes de surface cultivée, même si sa production d’huile d’olive progresse plus modérément.
Consommation mondiale en évolution
Du côté de la demande, les perspectives restent encourageantes. La consommation mondiale d’huile d’olive devrait atteindre environ 3,06 millions de tonnes en 2025, portée par la réputation grandissante du régime méditerranéen et la reconnaissance scientifique des bienfaits de l’huile d’olive pour la santé. Cependant, cette consommation révèle encore de fortes disparités géographiques qui dessinent les enjeux futurs du secteur.
Les pays méditerranéens conservent leur avance en termes de consommation par habitant, notamment chez le premier producteur mondial, l’Espagne, où la moyenne de consommation est de 11,2 litres/an par citoyen. Cela reflète une tradition culinaire profondément ancrée.