L’IATF 2025 s’est conclu à Alger sur 48,3 milliards de dollars d’accords, dont 11,4 milliards pour les entreprises algériennes. Un chiffre fort, porteur d’espoirs, mais qui ne prendra tout son sens qu’à travers la concrétisation effective de ces engagements.
L’édition 2025 de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), organisée pour la première fois en Algérie, s’est terminée sur un montant record de 48,3 milliards de dollars d’accords et d’engagements. Sur ce total, 11,4 milliards concernent directement des entreprises algériennes — une annonce qui a été présentée comme une percée nationale sur le marché continental.
Quand l’Algérie casse les codes de l’IATF
En 2018 (Tunis) et en 2023 (Le Caire), les chiffres publiés concernaient uniquement le total continental (32 et 43,8 milliards de dollars), sans détail par pays hôte. L’Algérie a choisi en 2025 d’innover en communiquant sa part nationale : 11,4 milliards.
Ce choix a permis de montrer que le pays ne se limitait pas au rôle d’hôte, mais cherchait à s’imposer comme un acteur actif des échanges intra-africains. L’Égypte, en 2023, avait préféré mettre en avant la performance globale et son rôle de plateforme régionale. En 2018, la Tunisie, hôte de la première édition, n’avait pas davantage détaillé ses résultats.
En 2018 (Tunis) et en 2023 (Le Caire), les chiffres publiés concernaient uniquement le total continental (32 et 43,8 Mds $), sans détails par pays hôte. L’Algérie, en 2025, a choisi de communiquer pour la première fois sa part nationale : 11,4 Mds $.
11,4 milliards sur le papier, combien dans les faits ?
L’IATF reste avant tout une vitrine où sont signés des protocoles d’accord et des déclarations d’intention. Leur concrétisation dépend de facteurs financiers, réglementaires et logistiques qui dépassent souvent les signataires. L’expérience montre que seule une partie des montants annoncés se transforme en projets réels.
Pour l’Algérie, la question est donc de savoir quelle part des 11,4 milliards se traduira en exportations, en investissements, en services ou en implantations industrielles. Les secteurs concernés — énergie, sidérurgie, pharmacie, services financiers — seront particulièrement scrutés dans les prochains mois.
Quand la vitrine doit devenir industrie
L’IATF 2025 a offert à l’Algérie une visibilité régionale sans précédent et une occasion de mobiliser ses entreprises autour du marché africain. En affichant une part nationale chiffrée, Alger a aussi marqué une rupture avec les éditions précédentes, traduisant une volonté de se positionner comme acteur de plein droit dans les échanges intra-africains.
Reste que la véritable mesure de ce succès dépendra de la traduction des 11,4 milliards annoncés en projets effectifs. Même si seule une partie venait à se matérialiser, cela constituerait déjà une avancée significative pour l’économie nationale et son intégration continentale.