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IDE en 2024: L’Algérie mal classée en Afrique

Par Younes Saâdi
21 juin 2025

L’Algérie, le plus grand pays d’Afrique, affiche un classement en deçà de son immense potentiel en matière d’Investissements Directs Étrangers (IDE). Le récent  rapport « World Investment Report 2025 » d’ONU Commerce et Développement révèle que, malgré une augmentation globale des IDE sur le continent, la performance de l’Algérie ne reflète pas son statut ni ses ambitions. Le pays doit intensifier ses efforts pour attirer davantage de capitaux étrangers et ainsi libérer son potentiel économique.

L’Algérie : Un Rang à Améliorer malgré un Marché Prometteur

En 2024, l’Algérie a attiré 1,43 milliard de dollars d’IDE, la plaçant au 16e rang africain. Ce chiffre, bien que respectable, est loin de son poids économique et de sa taille géographique sur le continent. Le processus de changement de lois visant à fluidifier l’investissement n’a pas encore pleinement produit les résultats escomptés. Les capitaux étrangers n’affluent pas suffisamment, ce qui limite la croissance et la diversification de l’économie algérienne. L’Algérie dispose pourtant d’atouts majeurs : d’importantes ressources naturelles, une position géographique stratégique et une main-d’œuvre jeune. Il est crucial d’accélérer les réformes pour créer un environnement d’affaires plus attractif.

Le Contexte Africain : Une Hausse Tirée par un Seul Projet

Les flux d’IDE vers l’Afrique ont bondi de 75% en 2024, atteignant un niveau record de 97,03 milliards de dollars. Cette croissance spectaculaire est toutefois largement attribuée à un seul méga projet en Égypte : le développement de la péninsule de Ras El-Hekma, porté par un fonds souverain d’Abu Dhabi. Si l’on exclut ce projet colossal, l’augmentation des IDE en Afrique se réduit à 12%, soit environ 62 milliards de dollars. Ce chiffre représente 4% des flux mondiaux, montrant une dépendance significative à des investissements ponctuels de grande envergure. Cette situation souligne la nécessité pour les pays africains, y compris l’Algérie, de diversifier leurs sources d’IDE et de renforcer leur attractivité sur le long terme.

Les Performances des Leaders Africains

L’Égypte domine largement le classement africain, ayant capté 46,57 milliards de dollars d’IDE en 2024 grâce à son projet phare. L’Éthiopie se classe deuxième avec 3,98 milliards de dollars, suivie de près par la Côte d’Ivoire (3,80 milliards). Le Mozambique (3,55 milliards), l’Ouganda (3,30 milliards), la RDC (3,11 milliards), l’Afrique du Sud (2,46 milliards), la Namibie (2,06 milliards), le Sénégal (2,01 milliards) et la Guinée (1,82 milliard) complètent le Top 10 africain. Ces pays ont su capitaliser sur leurs atouts spécifiques, qu’il s’agisse de ressources naturelles, de marchés intérieurs dynamiques ou de réformes favorables aux investissements.

Les hausses d’IDE ont touché la plupart des sous-régions africaines. L’Afrique du Nord a enregistré une augmentation impressionnante de 277% par rapport à 2023, principalement grâce à l’Égypte. L’Afrique australe (+44%), l’Afrique centrale (+13%) et l’Afrique de l’Est (+12%) ont également connu une croissance à deux chiffres. Seule l’Afrique de l’Ouest a enregistré une légère baisse de 7%. Les investisseurs européens détiennent le plus grand stock global d’IDE en Afrique, suivis par les États-Unis et la Chine, dont les investissements se diversifient dans des secteurs tels que l’industrie pharmaceutique et les énergies renouvelables.

Les Pays du Maghreb Face aux Investissements Étrangers

Au sein du Maghreb, les performances en matière d’IDE varient. Outre la performance exceptionnelle de l’Égypte, le Maroc a vu ses IDE augmenter de 55% pour atteindre 1,63 milliard de dollars, se positionnant ainsi à la 13e place africaine. La Tunisie a également enregistré une hausse de 21%, captant 936 millions de dollars. L’Algérie, bien que disposant de ressources et d’un potentiel économique considérables, se situe derrière ses voisins maghrébins en termes d’attractivité des IDE. Cela souligne la nécessité pour l’Algérie de mettre en œuvre des politiques plus agressives et des réformes plus profondes pour rivaliser efficacement dans la course aux capitaux étrangers et maximiser son potentiel de développement. L’amélioration de son classement est cruciale pour la croissance économique future du pays.

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