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« Il n’y aura pas de recours à l’endettement extérieur ni à la planche à billets » (Tebboune)

Par Kheireddine Batache 1 mai 2020

Le président de la république, Abdelmadjid Tebboune, a animé un point presse avec des représentants de médias locaux, diffusé ce vendredi soir sur plusieurs chaînes de télévision nationales.

L’occasion de passer en revue les différents dossiers qui ont défrayé la chronique ces derniers jours, notamment celui de la gestion de la crise sanitaire covid-19. Alerté par la recrudescence des cas de contaminations depuis quelques jours, le chef de l’Etat a laissé entendre que le gouvernement serait prêt à reconduire un confinement plus drastique, en ordonnant la fermeture de tous les commerces, ayant récemment été autorisés à reprendre leurs activités. Néanmoins, Abdelmadjid Tebboune a confessé que l’Algérie avance à grands pas vers une sortie de crise qui aura lieu prochainement, selon lui.

Sur le volet économique, le président a répondu à diverses questions concernant la chute des cours du pétrole ainsi que les modalités de relance de la machine industrielle. Il estime que la crise pétrolière n’est pas une crise structurelle et que les prix du baril ne tarderont pas à se hisser à leur niveau habituel, c’est-à-dire autour des 50 dollars, notamment dans l’optique d’une baisse de la production relative à l’accord de l’OPEP+, entré en vigueur ce vendredi 1 mai.

« Cette situation, certes difficile est d’ordre conjoncturel. A vrai dire, elle ne nous inquiète pas davantage que cela car nous envisageons sérieusement de mettre un terme à la dépendance aux hydrocarbures», a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous devons nous mettre à produire localement tout ce qui est en notre portée à commencer par les produits agricoles et agroalimentaires, qui représentent environ 25 milliards de dollars. Nous avons le potentiel humain et technique qui nous permet d’aller vers un nouveau modèle économique indépendant. De plus, nos réserves de change sont stables, quoi qu’on en dise, et il faudra désormais compter avec une nouvelle conception des importation et des investissements car le temps du gaspillage est révolu .»

A ce titre, le chef de l’Etat a révélé avoir ordonné au gouvernement de rédiger un cahier des charges destiné au lancement de projets d’extraction des terres rares et lancé des consultations sur la production de certains produits de première nécessité, à l’image du sucre et de l’huile alimentaire, dans le sud du pays (prévue pour la fin de l’année). D’autre part, il a réaffirmé son engagement pour le développement des startups et de l’économie du savoir, à travers la promotion et l’encouragement des jeunes porteurs de projets algériens.

Quant au financement des mesures exceptionnelles de lutte contre la propagation de la pandémie Covid-19 ainsi que la relance économique, le président a balayé d’un revers de la main la possibilité de recourir à l’endettement extérieur ou à la planche à billets, auxquels il préfère l’endettement intérieur, pour des raisons d’ « autonomie et d’independence », soutient-il. Cependant, le chef de l’Etat a concédé qu’une certaine forme d’austérité doit accompagner cette mesure, afin d’en garantir l’efficacité. Elle se traduira par la suspension de certains projets et investissements jugés « non stratégiques », ainsi qu’une réduction de l’ordre de 30% des dépenses de fonctionnement de l’Etat.    

D’autres annonces importantes faites par Abdelmadjid Tebboune sont à noter, en ce qui concerne l’éducation et la politique, parmi lesquelles, la reprise probable des établissements scolaires et universitaires et le  maintien du bac, le début de l’examen sur l’avant projet de la constitution, auprès toutes les parties prenantes les protagonistes de ce projet, notamment chez la société civile et l’élaboration d’une Loi de Finances complémentaire (LFC) 2020.

Enfin, l’épineux et sensible dossier de la liberté de la presse a également été évoqué par le président, qui estime la presse algérienne jouit d’une liberté de parole inégalée dans le monde, mais dans le même temps, il réaffirme son attachement à une certaine « ligne rouge » à ne pas franchir, notamment sur des questions liées à la souveraineté nationale, le financement étranger et le respect des institutions.

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