Une note ministérielle autorise d’autres opérateurs à importer certains produits pétroliers, constatant l’incapacité de Naftal à satisfaire la demande. Les opérations engagées avant mi-juillet sont maintenues.
Une note ministérielle datée du 14 août 2025 lève partiellement le monopole de Naftal sur l’importation de plusieurs produits pétroliers. Cette décision, motivée par l’insuffisance de l’approvisionnement, ouvre l’importation de bitumes, lubrifiants et additifs à d’autres opérateurs sous conditions.
Le document reconnaît officiellement que Naftal ne parvient plus à assurer l’approvisionnement du marché national pour ces produits spécifiques. Face à cette situation, le ministère autorise désormais d’autres opérateurs, principalement des industriels utilisateurs finaux ou des opérateurs agréés, à procéder à l’importation selon des conditions précisées dans la note.
La mesure concerne une liste de produits identifiés par leurs codes SH (Système harmonisé), incluant notamment les bitumes, les lubrifiants et divers additifs utilisés dans l’industrie.
Un revirement par rapport à 2024
Cette ouverture contraste avec la décision prise en mai 2024 par le Conseil des ministres, qui avait justement confié à Naftal l’importation exclusive des lubrifiants non produits localement. Moins d’un an plus tard, cette politique d’exclusivité montre ses limites face aux réalités du marché.
Naftal conserve néanmoins le droit d’importer ces produits, mais perd son statut d’importateur exclusif. L’entreprise publique devra désormais composer avec la concurrence d’autres opérateurs sur ces segments.
Néanmoins, la note prévoit des mesures transitoires pour éviter la rupture des chaînes d’approvisionnement. Les dossiers d’importation déjà engagés par Naftal avant la mi-juillet 2025 restent valables et peuvent être menés à terme selon les procédures antérieures. Cette disposition vise à assurer la continuité de l’approvisionnement pendant la phase de transition vers le nouveau système d’importation partagée.
Une décision discrète
À ce jour, cette levée partielle du monopole de Naftal n’a fait l’objet d’aucune communication publique officielle. La note reste un document interne, non relayé par les médias nationaux, contrairement aux récentes mesures sur les exigences du Programme prévisionnel d’importation (PPI) et de domiciliation bancaire qui ont largement mobilisé la presse économique.
Cette discrétion contraste avec l’importance de la mesure, qui modifie substantiellement l’organisation du marché des produits pétroliers en Algérie et reconnaît implicitement les limites du modèle de monopole d’État sur ces segments.