L’Association des Banques et Établissements Financiers (ABEF) vient de lever un frein administratif qui paralysait de nombreux opérateurs. Désormais, les banques sont autorisées à accepter le programme prévisionnel d’importation portant uniquement le visa du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations.
Cette mesure fait suite à une correspondance officielle du ministère, datée du 28 juillet 2025, signalant que plusieurs entreprises n’avaient pas pu obtenir le visa de leurs secteurs de tutelle dans les délais. Pour contourner ce blocage, une adresse électronique a été mise en place afin de recevoir directement les programmes prévisionnels.

Un soulagement partiel pour les opérateurs
Sur le papier, la décision constitue un allègement des procédures. Les importateurs pourront domicilier leurs opérations bancaires sans attendre l’ensemble des validations sectorielles, souvent longues et lourdes. Pour un tissu économique déjà fragilisé par des retards d’approvisionnement, la nouvelle devrait apporter un peu de répit.
Mais sur le terrain, les professionnels restent prudents. Car si la procédure s’allège côté banques, le véritable goulot d’étranglement persiste : obtenir le visa du ministère du Commerce extérieur. Et pour beaucoup, cette étape demeure la plus complexe et la plus chronophage.
Une réforme en trompe-l’œil ?
« On débloque une porte, mais on laisse le verrou principal », résume un consultant en finance. L’assouplissement décidé par l’ABEF apparaît davantage comme une correction en urgence d’un blocage administratif, plutôt qu’une réforme structurelle.
En réalité, cette décision illustre les difficultés récurrentes d’un système de régulation qui se veut protecteur mais qui, dans la pratique, multiplie les obstacles bureaucratiques. Les importateurs continuent de jongler entre procédures bancaires, visas ministériels et contrôles sectoriels, au détriment de la fluidité des échanges.
Vers une simplification durable ?
Reste à savoir si cette mesure ponctuelle sera suivie d’une véritable simplification des procédures d’importation. Sans réforme en profondeur, le risque est grand de voir les mêmes blocages ressurgir dans quelques mois, au détriment de la compétitivité des entreprises et de la disponibilité des biens sur le marché national.