L’Algérie a enregistré 36 000 nouvelles entreprises productrices entre 2020 et 2025. C’est ce qu’a annoncé la ministre du Commerce intérieur, Amel Abdellatif, mardi, lors d’une journée d’étude sur la substitution aux importations organisée à la Safex, en marge de la 33e Foire de la production nationale.
Ces entreprises couvrent des secteurs qui touchent directement le quotidien des Algériens : BTP, industries électriques et électroménagères, plastique, bois, verre, pharmacie et agroalimentaire. Des branches liées au logement, à l’équipement des ménages et à l’alimentation.
Toutes ne tournent pas à plein régime
Les gouvernements successifs ont multiplié les incitations pour encourager la production locale : exonérations fiscales, allègements de charges, facilités douanières. Le but : réduire les importations et consolider un tissu industriel encore fragile.
Mais toutes ces entreprises ne sont pas pleinement opérationnelles. Certaines tournent en sous-régime, d’autres importent encore l’essentiel de leurs composants. La substitution progresse, mais à des rythmes très différents selon les filières.
Sur le terrain, les consommateurs voient la différence sur certains produits : matériaux de construction, électroménager, produits alimentaires transformés. Mais les prix restent instables, surtout quand la distribution ne suit pas ou que la production locale ne couvre pas la demande.
Quelques filières concentrent l’effort
L’essentiel des créations se concentre sur quelques branches : plastique, verre, bois, industries mécaniques et électroniques, pharmacie, agroalimentaire. Ces secteurs visent à satisfaire la demande intérieure et alléger la facture d’importation, qui se chiffre en milliards de dollars chaque année.
Beaucoup d’entreprises produisent sans créer beaucoup de valeur ajoutée locale. Il manque des chaînes complètes, de la matière première au produit fini. Les énergies renouvelables et l’innovation sont citées comme priorités, mais leur poids dans l’économie réelle reste faible.
La distribution ne suit pas
Produire ne garantit rien si la distribution bloque. Les circuits commerciaux restent peu organisés, les intermédiaires informels pèsent lourd, et la modernisation des espaces de vente avance lentement.
Une partie de la production ne parvient pas au consommateur dans de bonnes conditions de prix ou de disponibilité. La digitalisation du suivi des produits progresse, mais les tensions persistent, notamment sur les produits de large consommation.
Les 36 000 entreprises créées en cinq ans montrent qu’il y a du mouvement. Mais entre enregistrement administratif, production réelle et impact sur les prix, le décalage reste visible.