La Banque d’Algérie a récemment mis en place un nouveau cadre réglementaire pour l’agrément des dirigeants d’institutions financières. Publié au Journal officiel sous le règlement n°25/01 et signé par le gouverneur Salah Eddine Taleb, cette réforme introduit des critères plus stricts axés sur l’intégrité professionnelle et les compétences techniques indispensables dans le secteur bancaire.
Le règlement s’applique à un large éventail d’établissements financiers opérant sur le territoire national. Il englobe les banques commerciales traditionnelles, les institutions financières spécialisées, les succursales et filiales de banques étrangères, les prestataires de services de paiement, les courtiers indépendants sur les marchés financiers ainsi que les bureaux de change autorisés.
Cette approche globale vise à harmoniser les standards de gouvernance à travers tout l’écosystème financier. Les postes ciblés incluent notamment les membres des conseils d’administration, les directeurs généraux et leurs adjoints, ainsi que les membres des directoires, couvrant ainsi tous les niveaux stratégiques de décision.
Fonctionnement du processus d’agrément
Le nouveau dispositif d’agrément responsabilise davantage les institutions dans la sélection préalable des candidats. Après nomination interne, tout dirigeant doit obtenir l’approbation formelle du gouverneur de la Banque d’Algérie avant de pouvoir exercer légalement ses fonctions.
La demande d’agrément doit être soumise dans un délai strict de quinze jours calendaires suivant la nomination, accompagnée d’un dossier complet. Pour les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général, un engagement écrit respectant le principe de séparation de ces postes devient obligatoire.
Les services spécialisés de la Banque centrale peuvent exiger tout document supplémentaire jugé nécessaire pour évaluer adéquatement la candidature, renforçant ainsi la rigueur du processus de selection.
Les conditions requises pour les candidats
L’intégrité constitue désormais le fondement central du processus d’agrément. À cet égard, les candidats doivent impérativement satisfaire plusieurs conditions essentielles. En premier lieu, ils ne doivent apparaitre sur aucune liste de sanctions émanant du Conseil de sécurité des Nations Unies, ni sur la liste nationale algérienne recensant les personnes et entités terroristes. Ensuite, leur casier judiciaire doit être vierge concernant les infractions relatives de faux et usage de faux. De plus, ils ne doivent avoir subi aucune sanction administrative antérieure pour manquements professionnels. Par ailleurs, toute implication dans des événements ayant perturbé la stabilité du système financier est rédhibitoire. Enfin, ils ne doivent présenter aucun conflit d’intérêts susceptible d’affecter l’indépendance décisionnelle.
La réglementation examine également les intérêts économiques personnels du candidat et ses relations avec les actionnaires et personnes politiquement exposées, prévenant ainsi efficacement les risques de collusion.
Qualifications et compétences, les exigences clés
Sur le plan des qualifications, les candidats doivent justifier d’un diplôme d’enseignement supérieur ou de qualifications universitaires spécifiquement adaptées aux exigences du poste visé, particulièrement dans les domaines bancaire et financier.
Fait majeur, le règlement instaure un système d’évaluation permanente des compétences. Les institutions doivent désormais mettre en place un dispositif structuré de contrôle continu, validé par l’assemblée générale des actionnaires et supervisé par l’organe délibérant.
Enfin, un résumé d’évaluation périodique, selon un modèle standardisé défini par la Banque d’Algérie, devra être produit régulièrement. Ce dispositif s’adapte proportionnellement à la taille, la forme juridique et le profil de risque spécifique de chaque établissement.