M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Interrogé sur le bilan de la finance islamique en Algérie, Tebboune répond : « Qui vivra verra ! »

Par Aboubaker Khaled 11 octobre 2021

L’Algérie tente de remuer ciel et terre pour récupérer l’argent liquide qui échappe aux banque, au profit de l’économie informelle, estimé jusque-là par le président de la République à environ « 90 à 100 milliards de dollars ». L’un des instruments financiers censés attirer ces fonds vers les banques est la création de guichets de la finance islamique. Pourtant, le chef de l’Etat semble ne pas y croire plus que ça.

Et pour cause, lors de son entrevue avec des représentants de la presse nationale, hier dimanche 10 octobre, Abdelmadjid Tebboune a réagi à une question sur l’évaluation qu’il fait de l’activité liée à la finance islamique en bottant en touche : « qui vivra verra », répond le président.

Pourtant, il a souligné qu’il « existe des expérience de certaines banques privée, qui n’ont pas été concluantes, mais que ce n’est pas le cas de toutes les banques privées « . « Nous n’avons pas de projections », a-t-il affirmé. « Il y a une volonté pour le changement, il y a certains acquis mais l’on doit instaurer ces réformes financières. J’avais appelé à faire ce travail notamment via la proposition d’intégrer la finance islamique dans le circuit bancaire ». A rappelé le chef de l’Etat.

Pour ce qui est de la réforme du système bancaire, Tebboune a déclaré que depuis son investiture, il ne cesse de « revendiquer des changements au niveau des banques, de la Banque centrale et du système financier en général ». « Nos banques fonctionnent de la même manière qu’il y a 15 et 20 ans. Pourtant, le monde a changé ». A-t-il déclaré. Selon le président, « 85% de l’économie est entre les mains des privés et ce même taux de notre économie est financée par l’Etat ».

Interrogé au sujet du manque d’attractivité économique des produits de la finance islamique, l’expert financier Boubekeur Sellami a indiqué que ce segment d’activité bancaire souffre du manque de publicité et de vulgarisation, et ce malgré la campagne de communication dont il a fait l’objet. Par ailleurs, il pointe du doigt les marges qui sont appliquées par les banques parfois à des pourcentages qui dépassent les 40% dans certains cas.

D’autre part M. Sellami explique que les textes de loi et les mécanismes juridiques qui régissent ce type de produits gagneraient à être clarifiés, en insistant par exemple sur la distinction entre la finance classique et la finance islamiques, aux niveaux économique et conceptuel.

Depuis 2018, un cadre réglementaire a mis en place et mis à jour en mars 2020 par l’instauration des comités « charia » dans les directions générales des banques, mais également la création d’un Commission nationale de la charia chargée d’élaborer des fatwas pour l’industrie financière islamique. Ceci n’a pas suffit pour pousser les détenteurs de fonds à formaliser leur argent et investir dans les différentes formules islamique mis en place (mourabaha, moucharaka, moudaraba, ijara et Takaful pour les assurances).

Pou rappel, le ministre des Finances et Premier ministre, Aimene Benabderrahamane, avait proposé en mars 2021, « l’introduction dans la Loi de finances de mesures visant à préserver l’équité fiscale, étant donné que les produits bancaires régis par les préceptes de la Charia sont similaires aux transactions conventionnelles ».

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Algérie

L’Algérie mise sur sa datte premium pour conquérir les marchés mondiaux

Avec 19 millions de palmiers et plus de mille variétés, l’Algérie possède l’un des patrimoines dattiers les plus riches au monde. Mais la filière peine encore à transformer cet atout… Lire Plus

Actualités

Algérie : La neige fait enfin son retour sur les massifs du Centre et de l’Est dés ce jeudi

Le pays se prépare à accueillir les premières chutes de neige de la saison. Après une longue période de sécheresse, une offensive hivernale est enfin en vue. Les premiers flocons… Lire Plus

Actualités Algérie

Électricité : Sonelgaz met en service deux nouvelles stations dans l’extrême Sud

Sonelgaz vient de renforcer le réseau électrique du Sud algérien. Deux stations de transformation d’une capacité de 30/60 kV ont été mises en service à Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine,… Lire Plus

Actualités High-Tech

Comment les données des algériens sont collectées par Israël via les téléphones Samsung

Des appareils vendus dans les circuits officiels au Maghreb contiennent un logiciel peu documenté. Entre alertes d’ONG et silence administratif, le sujet commence à prendre de l’ampleur. Les smartphones Samsung… Lire Plus

Actualités Energie

Turbines à gaz : Alger et Riyad se disputent le marché régional

L’usine GEAT de Batna s’est invitée dans la cour des grands en exportant ses premières turbines en 2021. Depuis, les commandes s’enchaînent. Dans un marché mondial sous tension, où la… Lire Plus