L’Algérie intègre le trio africain du Global Attractiveness Index 2025 avec 30 points et un 78ᵉ rang mondial. Elle gagne une place, mais reste dans la catégorie des pays faiblement attractifs.
Le rapport d’Ambrosetti attribue à l’Algérie un score de 30,0 points en 2025, contre 27,6 un an plus tôt. Elle se classe 78ᵉ sur 146 pays, soit une progression modeste mais réelle. Elle rejoint ainsi l’Égypte, créditée du même score et du même rang, et se situe juste derrière l’île Maurice, qui culmine à 30,4 points. Ce trio constitue le haut du tableau africain, dans un continent où la majorité des économies restent cantonnées sous le seuil des 30 points.
Cette présence dans le peloton de tête africain ne doit pas masquer la nature du résultat. Avec un score inférieur à 40, l’Algérie reste classée dans la catégorie des pays à attractivité faible. L’indice rappelle qu’une position améliorée ne signifie pas une attractivité forte, mais simplement un léger resserrement de l’écart avec ses pairs.
Les failles structurelles derrière le chiffre
L’indice décortique l’attractivité autour de plusieurs sous-indices : dynamisme, durabilité, orientation future. L’Algérie se distingue par un déficit persistant dans la projection à long terme. Sa note de future orientation la situe au 98ᵉ rang mondial, signe d’une anticipation limitée en matière d’éducation, d’innovation et de technologie. Sur la durabilité, elle se positionne au 69ᵉ rang, pénalisée par une dépendance structurelle aux hydrocarbures et une vulnérabilité budgétaire chronique. Le dynamisme économique, lui, se classe au 19ᵉ rang, ce qui traduit un potentiel de mouvement, mais pas encore une capacité à convertir cette énergie en attractivité durable.
Aussi, l’Algérie progresse par effet mécanique, grâce à la hausse conjoncturelle des recettes et à la stabilité relative des équilibres macroéconomiques. Mais l’indice rappelle que l’attractivité véritable repose sur des bases plus profondes : gouvernance, capital humain, innovation, climat des affaires.
Face à l’Égypte, la Tunisie et le Maroc
La comparaison régionale éclaire les faiblesses algériennes. L’Égypte, qui partage son rang mondial avec l’Algérie, affiche une base industrielle diversifiée et un poids démographique qui entretiennent sa visibilité auprès des investisseurs. Maurice, avec une économie plus petite mais ouverte et réglementairement stable, surpasse légèrement ses concurrents continentaux.
La Tunisie, en revanche, se situe nettement plus bas. Son rang 101 et son score de 23 points la relèguent dans la catégorie des pays peu attractifs. Le pays paye le prix d’un cadre politique et économique instable, qui obère ses perspectives malgré une tradition industrielle plus ancienne que celle de l’Algérie. Quant au Maroc, il se maintient dans la tranche médiane, mais son attractivité est en recul par rapport aux éditions précédentes. Les incertitudes sur ses équilibres budgétaires et les limites de son modèle d’industrialisation exportatrice commencent à peser.
Dans ce paysage maghrébin, l’Algérie apparaît comme un acteur qui ne décroche pas, mais qui ne décolle pas non plus. Elle fait mieux que la Tunisie, rivalise avec l’Égypte, mais reste loin de transformer son potentiel en attractivité forte.