Depuis samedi 25 octobre, Kamel Rezig a disparu de la scène publique. Le ministre du Commerce extérieur garde un silence total alors qu’un réseau de corruption impliquant 17 personnes vient d’éclater au cœur de son ministère. Abus de fonction, trafic d’influence, autorisations illégales : le scandale est massif, et l’absence du ministre interroge plus que jamais.
La dernière apparition publique de rezig fut en effet sa participation à la 16e Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) à Genève, juste avant l’éclatement du scandale des 17 personnes arrêtés pour corruption. Lors de cette conférence, il avait défendu la vision algérienne pour un commerce mondial plus juste, multiplié les rencontres bilatérales, notamment avec la ministre espagnole du Commerce, et promu le soutien à la jeunesse et à l’entrepreneuriat. Ces activités inédites marquaient un temps fort de sa présence diplomatique internationale.
Cependant, Rezig a rapidement été confronté à une forte tension au sein de son département, liée notamment aux problématiques des domiciliations bancaires et à la gestion des tableaux prévisionnels. Ces derniers compliquent considérablement les démarches des importateurs depuis plusieurs semaines, alourdissant leur mission et impactant le bon déroulement des opérations d’importation. Cette situation tendue reflète les difficultés croissantes auxquelles le ministère du Commerce extérieur doit faire face.
Retour controverse
On constate par ailleurs, que ce retour ministériel de Rezig en avril 2025 avait suivi une période de turbulences. Entre janvier 2020 et mars 2023, il avait exercé les fonctions de ministre du Commerce dans un climat de contestations grandissantes. Sa gestion avait été largement remise en cause, notamment à cause des blocages administratifs dans les opérations d’importations, des crises d’approvisionnement récurrentes et d’une perception negative de ses politiques économiques. Ces critiques avaient finalement entraîné son limogeage en mars 2023.
Pourtant, malgré cette sortie du gouvernement, il avait conservé la confiance du président Tebboune, qui l’avait nommé conseiller économique assorti de prérogatives importantes. Cette nomination intermédiaire témoigne d’une volonté présidentielle de maintenir Rezig dans l’entourage stratégique, malgré ses échecs apparents.
Nouvelle nomination, nouvelles tensions
Dès sa nouvelle nomination en 2025 à la tête du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Rezig avait à nouveau concentré l’attention, soumis à une pression forte pour relever les défis structurels du secteur : relancer le commerce extérieur, simplifier les procédures, mais aussi lutter contre la corruption interne dont les racines remontent loin. Hélas, c’est précisément ce dernier sujet qui a conduit au scandale éclatant en octobre 2025.
Au-delà de la présomption d’innocence, la responsabilité morale, et meme pénale, du ministre pourrait etre engagé, compte tenu du degré d’implication supposé de proches de son ministère,
Un modele économique fragile
La trajectoire récente de Kamel Rezig illustre à elle seule les contradictions d’un homme politique à la fois pilier de la scène économique algérienne et personnage controversé. Sa gestion est aujourd’hui profondément ébranlée par un scandale majeur, qui remet en question une politique protectionniste longtemps délaissée par les autorités algériennes. Pourtant, ces dernières se voient contraintes d’y recourir chaque fois que les recettes budgétaires se contractent, soulignant ainsi les fragilités persistantes du modèle économique national.






