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L’Algérie poursuit son rôle de médiateur dans la crise libyenne, un processus s’avérant toutefois lent

Par Maghreb Émergent
14 décembre 2017

Le 17 décembre 2015, un accord politique a été signé entre les belligérants libyens dans la station de Skhirat au Maroc, sous les auspices des Nations unies.

 

L’année 2017 n’a pas été de tout repos pour l’Algérie. Outre les difficultés internes, il s’est avéré que le pays est toujours confronté à des défis en lien avec son entourage immédiat, caractérisé par les menaces sécuritaires émanant particulièrement de Libye et de toute la région du Sahel, a déclaré lors d’un entretien à Xinhua, Ismaïl Maaraf, analyste politique algérien. 

Pourtant, malgré les efforts consentis par l’Algérie pour parvenir à la paix et la stabilité à ses frontières, la région demeure toujours instable, la paix et la sécurité n’étant pas rétablies, a-t-il déploré. 

Rappelant que le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia avait dit que la solution politique préconisée par l’Algérie en Libye est inspirée de sa propre expérience dans la lutte contre le terrorisme, l’analyste politique a estimé que la situation libyenne est différente de celle algérienne. 

Selon lui, la situation algérienne était moins compliquée, car tous les participants au processus politique avaient un même objectif : celui de mettre un terme à la violence. Au final, l’Algérie a ouvert un débat et est parvenue à la réconciliation nationale. 

Pour ce qui est du cas libyen, l’Algérie a soutenu le gouvernement de l’union nationale en Libye, reconnu par la communauté internationale, tout en accueillant le maréchal Khalifa Haftar à Alger. 

Par contre, a-t-il soutenu, « le rôle de l’Algérie n’a pas été déterminant dans la mesure où un autre partenaire a pesé dans la tentative du règlement du conflit libyen et il s’agit du Maroc ». La résolution de la crise libyenne est passée par l’accord de Skhirat, signé par les différentes parties libyennes en décembre 2015, lequel a été reconnu par l’Algérie comme étant la seule alternative à la crise, même s’il est nécessaire, selon le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, de le mettre à jour. 

Le 17 décembre 2015, un accord politique a été signé entre les belligérants libyens dans la station de Skhirat au Maroc, sous les auspices des Nations unies. Un accord visait à mettre fin à l’état de division dans le pays et la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Cet accord n’a pas reçu l’aval du Parlement Tobrouk, qui exige aujourd’hui de revoir plusieurs points dans le document avant sa mise en application. 

Au sujet des négociations, M. Maaraf a fait savoir qu’il était nécessaire d’impliquer les islamistes en Libye, du moins ceux qui contrôlent militairement certaines régions de Libye. Or, d’après lui, on les a traités de la même façon qu’en Algérie, c’est-à-dire avec les armes. 

A l’état actuel des choses, l’Algérie éprouve des difficultés à faire passer son approche qui consiste à résoudre la situation en Libye par une solution politique impliquant tous les groupes armés, à l’exception de ceux considérés par les Nations unies comme étant terroristes, a encore fait remarquer M. Maaraf. 

Outre le fait d’appeler à l’enrichissement de l’accord de Skhirat, l’Algérie considère que les Libyens peuvent résoudre eux-mêmes leurs différends et aller de l’avant dans la mise en œuvre de l’accord politique et le retour du pays sur la voie du dialogue et de la réconciliation nationale et d’accélérer le processus du retour de la paix et de la stabilité en Libye. 

M. Maaraf a évoqué que le ministre algérien des Affaires étrangères avait souligné que l’Algérie continuera à soutenir toutes les parties libyennes dans le cadre du dialogue global et de la réconciliation nationale. 

Par ailleurs, l’Algérie a également participé à des réunions des pays voisins de la Libye et à des rencontres tripartites qui ont rassemblé à plusieurs reprises les chefs de la diplomatie de l’Algérie, d’Egypte et de Tunisie. 

Rejetant l’intervention étrangère en Libye, le ministre algérien des Affaires étrangères a, à maintes reprises, réitéré la position de son pays sur cette question qui a été la même depuis le début du conflit en 2011, a souligné l’expert.

 

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