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L’Algérie veut plus d’investissements que d’assistance technique de la part de l’Union européenne

Par Maghreb Émergent 24 février 2014
Les officiels algériens découvrent 15 ans après que l'accord d'association avec l'UE a été mal négocié (Ph. DR)

Une journée dédiée aux perspectives du partenariat algéro-européen organisée à Alger par la délégation de l’UE a donné lieu à une salve de critiques en règle de la part des intervenants officiels algériens sur l’accord d’association.

 

Les bilans présentés lors de cette journée par le responsable de la coopération au sein de la Délégation de l’UE, M. Paulo Martins, se sont focalisés sur les projets mis en œuvre dans le cadre de l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne.
Mais les intervenants algériens se sont peu attardés sur le bilan du partenariat économique, que le représentant du ministère des affaires étrangères n’a d’ailleurs pas manqué de qualifier de «mitigé».
Lors de son allocution, Ali Mokrani, Directeur Europe au ministère des affaires étrangères, estime que beaucoup de choses ont été accomplies dans différents domaines de coopération. Mais «on pouvait faire mieux», notamment dans le domaine de la coopération économique, a-t-il dit.
Selon lui, le principal défi pour l’économie algérienne est de sortir de sa dépendance de la rente pétrolière. «C’est un grand défi que nous voulons relever en commun avec l’UE », a-t-il déclaré, souhaitant que l’Algérie puisse bénéficier d’un accès plus large des produits algériens au marché européen pour pouvoir «bâtir des relations équilibrées dans les échanges économiques ».
Pour M. Mokrani, l’UE peut participer à relever ce défi à travers les investissements directs, l’appui aux politiques sectorielles en Algérie, la modernisation des outils de production des biens et des services et l’accompagnement du pays dans le sens de l’émergence d’un tissu de PME-PMI aptes à prendre en charge la diversification économique et la création des emplois ». Ce pourquoi, a-t-il ajouté, l’UE doit rester «à l’écoute des doléances de la rive sud».
«Bien que nous en sommes toujours preneurs, nous voulons passer de la forme de l’assistance technique classique à l’appropriation des projets par les pays partenaires eux-mêmes», a-t-il demandé. Il a demandé à ce propos, de développer les relations entre les entreprises européennes et algériennes et améliorer la mobilité des personnes entre l’Algérie et l’UE.
L’élargissement de l’UE, une menace pour l’Algérie
Ali Nasri Bey, de l’Association des exportateurs algériens, plus virulent, s’est dit déçu par l’Accord d’association Algérie-UE, qu’il considère comme en «désavantage» pour les opérateurs algériens. Lors des débats, il a estimé que le partenariat avec l’UE n’est pas une opportunité mais plutôt «une menace pour l’Algérie».
M. Nasri Bey a relevé le déséquilibre des échanges économiques dans le cadre de ce partenariat et les parts de l’UE qui ne cessent de s’élargir en Algérie au détriment des entreprises locales. «Nous n’avons pas besoin d’assistance technique seulement mais d’une aide soutenue et ciblée», a-t-il précisé.
Faire de l’élargissement une opportunité
Pour l’Ambassadeur, Chef de la délégation de l’UE en Algérie, Marek Skolil, l’Accord d’Association n’est pas déséquilibré d’autant qu’il a été «négocié pendant des années où rien n’a été imposé entre les deux parties». Selon lui, cet accord est «un cadre qu’il faut remplir» progressivement «comme cela s’est avec d’autres pays de la région».
M. Skolil a par ailleurs ajouté que l’élargissement du marché européen à d’autres pays doit être perçu comme une opportunité. «Cela ouvre beaucoup d’opportunités à l’exportation pour l’Algérie, mais aussi l’importation des biens d’équipement à des prix compétitifs », a-t-il dit.

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