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L’argent sale sera-t-il l’alternative à un pouvoir finissant en Algérie ? Le CPP s’inquiète

Par Maghreb Émergent
16 mai 2014

Pour ce rendez-vous hebdomadaire de Radio M, il n’y a pas eu le feu au dessus de la cuisine du Café Presse. Pour une fois, les animateurs n’ont pas contesté l’affaiblissement de la police politique en Algérie, à la lumière des récentes restructurations au sein du DRS. Mais une angoissante question surgit : où se déplacera le centre du pouvoir avec un Bouteflika et un général Toufik finissants ?

Le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) a fait encore une fois son retour dans le débat ce jeudi au Café Presse de Radio M, dans le sillage de la révision constitutionnelle lancée par le Président Bouteflika. Le service de renseignement du général Mohamed Mediene, qui fait aussi office de police politique, est «servi» pour donner de l’intérêt à une échéance – la révision de la constitution – qui n’en a aucune. Exactement de la même manière qu’il a été « servi » pour donner de l’intérêt à une élection présidentielle qui n’en avait aucun, par l’entremise d’une sortie fracassante de Amar Saadani contre le général Toufik.
Car après le 4e mandat, il ne reste plus rien « à vendre » aux algériens. Sauf cette autre promesse d’un Bouteflika en fin de mandat : débarrasser la population d’une police politique étouffante. Mais qui va y croire ?

 

Un résumé vidéo de l’émission

 

L’argent sale au pouvoir ?
La question qui angoisse autour de la table du Café Presse, concerne l’entrée en puissance, et de manière outrancière, de l’argent sale au cœur du pouvoir depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir il y a quinze ans. Car parmi les défenseurs les plus zélés du 4e mandat de Bouteflika, on retrouve surtout des personnalités – ministres, hommes d’affaires, responsables politiques – qui traînent des dossiers de corruption et qui ont intérêt à arrêter les enquêtes menées par le DRS. D’où l’inquiétude que l’affaiblissement des services de renseignements profite aux réseaux d’affaires qui seraient tentés de s’emparer du cœur du pouvoir.
Mais ce « retrait » de la police politique est aussi de bon augure pour la société civile – syndicats, partis politiques et mouvements associatif – « qui ne veulent plus avoir peur du DRS ».
L’intelligence tunisienne
Dans ce brouhaha autour d’un café presse dans la cuisine spartiate de Radio M, la tunisienne Houaida Anouar, rédactrice en chef du Huffington Post Maghreb, est venue apporter son « retour d’expérience » de la glorieuse révolution du Jasmin. Depuis la chute de Ben Ali, la police politique de se fait discrète en Tunisie, laissant la voie à une plus libre expression de la société. Mais ce « flottement » post-révolutionaire a aussi laissé un vide aux mouvements salafistes radicaux, dont l’activisme a été suivi d’une vague de violences et d’assassinats politiques qui ont failli hypothéquer les acquis démocratiques de la chute du régime de Ben Ali. Et pour Houeida Anouar, les tunisiens ont fait preuve « de maturité, d’intelligence et d’agilité » pour dégager un consensus et remettre le pays sur les rails de la démocratie. Grace à une société civile forte, « qui a fait en sorte que Rached Ghanouchi a mis de l’eau…dans son vin ».

 

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