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Hydrocarbures

L’Essor du gaz de schiste en Chine menace les pays africains exportateurs d’hydrocarbures

Par Yazid Ferhat
9 mai 2014
L’Essor du gaz de schiste en Chine menace les pays africains exportateurs d’hydrocarbures

La Chine qui produit actuellement très peu de gaz de schiste est en voie de réduire sa dépendance énergétique, selon une nouvelle étude sur la fracturation hydraulique. Si la production de gaz de schiste chinois augmente comme prévu, les pays africains qui la fournissent pourraient souffrir grandement.

 

 

Intitulée « Les incidences du développement de la Révolution du Fracking », une étude réalisée par le think-tank britannique Overseas Development Institute (ODI), se penche sur l’effet d’entraînement probable de l’indépendance énergétique de la Chine qui pourrait réduire ses importations de gaz de près de 40 % en 2020.

« Le gaz de schiste a été identifié et répertorié comme une priorité dans le 12ème plan quinquennal de la Chine (2011-2015). En 2015, le gouvernement chinois vise à produire 6.5 milliards de mètres cubes de  gaz de schiste. Cette production s’élèverait peut-être à 60-100 milliards d’ici à 2020 », indiquent les auteurs de l’étude, estimant que cette décision de la Chine affecterait de manière significative les économies de certains pays exportateurs d’hydrocarbures de la même manière que l’a été la révolution de la fracturation hydraulique aux Etats-Unis.

La Chine est classée deuxième à l’échelle mondiale en termes de réserves récupérables de gaz de schiste, selon cette étude. Les réserves les plus importantes de gaz de schiste se situent aux Etats-Unis. L’étude précise que l’augmentation probable de la production de gaz de la Chine, combinée avec celle des Etats-Unis va affecter davantage les économies des petits pays exportateurs d’hydrocarbures. Dans la perspective de cette augmentation, ce sont les pays africains qui devraient en pâtir le plus.

L’Angola et la République du Congo devraient essuyer les pertes les plus importantes :  une baisse d’environ 13 % des revenus des exportations d’énergie. La Guinée et le Soudan pourraient perdre jusqu’à 5 % et 4 % au Yémen, selon l’étude. Des pays comme le Mozambique, le Ghana, la Trinité-et-Tobago, et la Mauritanie pourraient également subir des pertes et une baisse des revenus en raison de l’augmentation de la production de la Chine.

Le cas des économies exposées uniquement à des chocs externes

La dépendance de l’Angola aux exportations d’énergie qui laisse son économie exposée uniquement à des chocs externes, a été choisie un cas d’étude important dans l’impact global de la fracturation hydraulique. Les exportations de pétrole représentent près de la moitié du PIB annuel du pays et 96 % de toutes les exportations et 80 % des recettes publiques de l’Angola viennent du secteur pétrolier.

L’Algérie qui a des niveaux similaires de dépendance envers les recettes pétrolières n’a pas été citée parmi les économies qui subiraient cette évolution de production de gaz de schiste en Chine étant donné que son principal marché est situé sur le continent européen. Mais avec une baisse des exportations de gaz vers l’Europe et la révision de certains contrats à long terme, des experts algériens ont recommandé la conquête du marché est-asiatique où les prix du gaz sont très élevés.  Ainsi, si la Chine maintient ses prévisions, le marché asiatique filerait à l’Algérie qui a déjà perdu des parts de marché aux Etats-Unis.  L’Algérie, l’Angola et le Nigeria ont vu leurs livraisons de gaz chuter  de 41 % en 2011-2012 en grande partie en raison de la révolution de la fracturation, selon  le Département américain de l’Energie.

Les pays cités dans l’étude sont les plus susceptibles d’être affectés immédiatement par une possible réduction des exportations avec ses impacts sociaux intrinsèques. Toutefois, les rédacteurs de l’étude recommandent aux pays trop dépendants des exportations des hydrocarbures, de prendre en considération dans leur politique économique les conséquences d’une nouvelle révolution énergétique. 

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