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Économie

L’OPEP doit trouver un accord avec les non-OPEP pour un gel de la production (expert)

Par Yacine Temlali
22 septembre 2016
Geler la production de l'OPEP: une mesure qui s'impose.

Au sujet de la réunion informelle de l’OPEP qui se tiendra à Alger la semaine prochaine en marge de la réunion du Forum international de l’énergie (FIE), l’expert français Francis Perrin a expliqué qu’il ne fallait pas s’attendre à une décision formelle, même de gel de la production, d’une réunion qui ne sera qu’informelle.

 

 

L’OPEP doit trouver « rapidement » un accord avec certains pays non-OPEP pour un gel de la production, estime l’expert français Francis Perrin qui considère que l’OPEP a une « lourde responsabilité » dans la stabilité du marché pétrolier du fait que sa production a augmenté alors que celle des pays non-OPEP a diminué.

« Dans cette situation, l’OPEP a une lourde responsabilité. L’organisation a insisté sur le fait que le fardeau de la réduction ou du gel de la production devait être partagé avec les pays non-OPEP. Mais le fait est que la production non-OPEP diminue alors que celle de l’OPEP augmente », explique M. Perrin dans un entretien à l’APS.

« L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime dans son dernier rapport mensuel paru en septembre que l’excédent de l’offre pétrolière mondiale sur la demande ne sera pas résorbé en 2016. Il y a certes un déclin de la production non-OPEP et une augmentation de la demande mondiale mais celle-ci semble se ralentir alors que l’OPEP produit à un niveau très élevé du fait de l’Arabie Saoudite, de l’Irak et de l’Iran. Selon l’AIE, le rééquilibrage du marché n’interviendrait pas avant 2017 », a-t-il rappelé.

Cet expert, qui est le président de Stratégies et Politiques Energétiques, a préconisé pour les pays membres de l’OPEP de trouver « rapidement » un accord avec certains pays non-OPEP pour un gel de la production.

« Il faut essayer de trouver rapidement un accord entre les pays OPEP, en dehors de l’Iran et de la Libye, et certains pays non-OPEP, dont la Russie, pour, au minimum, un gel de la production », a-t-il dit, soulignant que ce n’est qu’ultérieurement qu’il faudra essayer de réintégrer l’Iran et la Libye dans un accord au sein de l’OPEP.

Pour lui, insister pour que tout le monde « agisse en même temps », alors que Téhéran n’acceptera pas à ce stade de limiter sa production après des années de sanctions économiques, « c’est prendre le risque de l’échec pour tous les producteurs ».

Dans ce contexte, a-t-il expliqué, les Etats-Unis « sont évidemment un acteur clé mais leur production de brut est en baisse depuis avril 2015 du fait de la chute des prix », soulignant que le blocage actuel « provient d’abord de la volonté de l’Iran de continuer à augmenter sa production et ses exportations pétrolières et du refus de l’Arabie Saoudite d’accepter qu’un accord de gel de la production ne s’applique pas à l’Iran ».

Au sujet de la réunion informelle de l’OPEP qui se tiendra à Alger la semaine prochaine en marge de la réunion du Forum international de l’énergie (FIE), M. Perrin a expliqué qu’il ne faut pas s’attendre à une décision formelle, même de gel de la production, d’une réunion qui ne sera qu’informelle.

Toutefois, a-t-il ajouté, la question « essentielle » est de « savoir si les discussions qui auront lieu à Alger entre pays OPEP permettront ou pas de rapprocher les points de vue au sein de l’organisation, en particulier entre l’Arabie Saoudite et l’Iran ».

« L’opposition entre ces deux Etats avait entraîné l’échec de la réunion OPEP/non-OPEP à Doha il y a cinq mois », a-t-il rappelé.

Abordant la réunion du FIE, qui regroupera à Alger 72 pays producteurs et consommateurs, il a relevé que cette rencontre ne sera pas une réunion entre pays OPEP et non-OPEP comme celle tenue à Doha.

« Le rôle du FIE est de promouvoir un dialogue énergétique au niveau mondial et non pas de prendre des décisions sur le marché pétrolier et les prix du pétrole », a-t-il poursuivi, mettant en évidence que les échanges de vues entre producteurs et consommateurs « sont certes tout à fait utiles et nécessaires mais il ne faut pas trop en attendre ».

Cependant, a-t-il noté, il est « intéressant » d’avoir autour de la table l’Arabie saoudite, l’Irak, l’Iran, les Etats-Unis, la Russie, le Canada et la Chine qui sont les six premiers producteurs mondiaux de pétrole.

 

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