La Banque d’Algérie a frappé un grand coup contre l’accès à l’allocation touristique de 750 euros. Lundi 15 décembre 2025, une note transmise aux banques commerciales durcit drastiquement les conditions d’octroi de ce droit de change. Cette mesure, destinée initialement à faciliter les voyages des citoyens algériens, ressemble désormais à une annulation pure et simple.
Des conditions draconiennes excluent de nombreux bénéficiaires
Les nouvelles exigences de la banque centrale complexifient l’opération pour la majorité des voyageurs. Désormais, plusieurs étapes obligatoires restreignent l’accès :
- Compte bancaire exigé : Le demandeur doit être impérativement titulaire d’un compte bancaire dans l’établissement où il formule sa demande. Les détenteurs de Comptes Courants Postaux (CCP) se retrouvent exclus de facto, à moins de passer par un intermédiaire.
- Fin du cash : Le paiement de la contre-valeur en dinars s’effectuera exclusivement par des moyens scripturaux (carte CIB, chèque). Les versements en espèces sont strictement interdits.
- Séjour minimum imposé : La durée du voyage à l’étranger doit atteindre sept jours au minimum. Dans le cas contraire, le bénéficiaire devra restituer la totalité de l’allocation dans les cinq jours suivant son retour.
Lutte contre la fraude ou restriction généralisée ?
La Banque d’Algérie justifie ce tour de vis par la nécessité de lutter contre la fraude et le détournement de l’allocation touristique vers le marché noir. Elle évoque des réseaux de faux voyageurs et des tentatives d’exportation illégale de devises.
Par conséquent, les banques doivent mettre en place une vigilance accrue. Elles vérifient la cohérence entre le profil du client et la nature de l’opération. L’objectif officiel est de garantir que seuls les voyageurs légitimes bénéficient du droit de change.
Néanmoins, pour de nombreux Algériens, ces nouvelles règles sont perçues comme une entrave majeure. Le circuit officiel devient si contraignant qu’il risque d’inciter les citoyens à privilégier, une fois de plus, les transactions informelles. L’allocation touristique, déjà maigre, devient un véritable parcours du combattant.