La Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) a exprimé, dans un communiqué publié jeudi 17 avril, sa vive inquiétude face à la nouvelle montée des tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Une escalade qui pourrait, selon elle, compromettre les échanges économiques bilatéraux, notamment les cinq milliards d’euros d’exportations françaises vers le marché algérien.
« Nous déplorons fortement cette escalade relevant de la politique politicienne », écrit Michel Bisac, président de la CCIAF, tout en appelant à la préservation du lien économique entre les deux pays. Dans le même communiqué, il regrette que cette crise ait déjà eu un impact sur la coopération économique et sur certains projets d’investissement impliquant des entreprises françaises de renom en Algérie.
Cette déclaration intervient quelques jours seulement après un signe d’apaisement entre les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, qui semblaient amorcer un retour au dialogue après plusieurs mois de refroidissement diplomatique.
Mais la situation s’est à nouveau tendue, après l’arrestation en France d’un agent consulaire algérien. Alger a annoncé lundi 14 avril l’expulsion de 12 agents français travaillant au sein de l’ambassade et des consulats de France. En réponse, Paris a rappelé son ambassadeur, Stéphane Romatet, et expulsé à son tour 12 agents diplomatiques algériens présents en France.
Présent en Algérie depuis 19 ans, Michel Bisac redoute que cette crise soit « beaucoup plus forte que les autres », qui jusqu’à présent n’avaient pas réellement affecté les relations commerciales. « Si l’Algérie se fâche réellement, c’est cinq milliards d’exportations françaises qu’on perd instantanément, est-ce qu’on a les moyens ? », s’est-il interrogé auprès de l’AFP.
Face à cette situation, la CCIAF appelle l’ensemble des acteurs économiques – entreprises françaises, algériennes et celles issues de la diaspora – à « s’inscrire dans la démarche initiée par les deux présidents afin de préserver le lien économique et à le prémunir des conséquences de déclarations partisanes ».