Le secteur avicole algérien est frappé par une crise profonde, menaçant la survie même de l’activité. Ce mardi 2 décembre, l’effondrement des prix de vente en gros du poulet vivant a atteint un niveau historiquement bas, plaçant les éleveurs dans une situation d’exploitation à pure perte.
Prix de vente inférieurs au coût de production
Les professionnels de la filière tirent la sonnette d’alarme. Les relevés de prix confirment que le seuil critique est franchi :
- Prix de vente en gros du poulet vivant : Le kilogramme s’échange entre 210 DA et 230 DA.
- Coût de production réel : Il est estimé entre 250 DA et 280 DA le kilogramme.
Vendre à 210 DA un produit qui coûte au minimum 250 DA à produire aggrave le déficit des aviculteurs. Cela signifie que les éleveurs sont actuellement en train de subventionner le marché de leur propre poche, une situation intenable qui menace l’activité de disparition.
« C’est un désastre qui va entraîner des faillites en cascade si rien n’est fait rapidement, » déplore un aviculteur, soulignant la fragilité de la filière.
Les causes de la dégringolade
Deux facteurs principaux expliquent cet effondrement historique des prix :
- Surabondance de l’offre : Le marché souffre d’une saturation due à un cycle de production soutenu, sans dispositifs de régulation ou de stockage efficaces pour absorber les excédents.
- Concurrence de l’importation : L’arrivée massive de poulet congelé importé crée une concurrence frontale qui tire inévitablement les prix du produit frais local vers le bas.
Le danger d’une faillite générale
Bien que ces bas prix (entre 270 DA et 300 DA/Kg pour le poulet vivant au détail) représentent une aubaine temporaire pour le consommateur, leur persistance est un risque majeur.
Cette vague de départs d’éleveurs, provoquée par les pertes financières, entraînerait à moyen terme une chute drastique de l’offre locale. Une telle pénurie serait inéluctablement suivie d’une nouvelle flambée des prix au détriment du pouvoir d’achat.
Les autorités sont donc appelées à intervenir d’urgence. Elles doivent réguler l’offre intérieure et mieux encadrer l’importation pour éviter la destruction de la filière avicole nationale.