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« La dévaluation du dinar ne doit pas masquer les insuffisances de notre économie » (Badr Eddine Nouioua)

Par Yazid Ferhat
16 septembre 2015
Badreddine Nouioua, ancien gouverneur de la Banque d’Algérie

 

Au lieu de dévaluer le dinar, l’ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie suggère de trouver des remèdes appropriés aux facteurs qui sont à l’origine des difficultés que connaît notre pays, tels que l’absence de produits exportables à l’exclusion des hydrocarbures, etc.

 

 

Face à la chute des prix du pétrole et avec elle la contraction des ressources financières, plusieurs scénarii sont échafaudés. Certains milieux multiplient les appels en faveur d’une dévaluation du dinar. Or, cette option est réfutée par Badr Eddine Nouioua, ex-gouverneur de la Banque d’Algérie dans une contribution publiée aujourd’hui par Le Soir d’Algérie. « La dévaluation (de la monnaie nationale) ne devrait pas servir à masquer les insuffisances et les dysfonctionnements dont souffre notre économie et qui vont s’aggraver à la suite de l’effondrement du prix du pétrole », analyse l’ancien gouverneur de la BA. Selon lui, au lieu de proposer la dévaluation du dinar, il serait préférable de trouver des remèdes appropriés aux facteurs qui sont à l’origine des difficultés que connaît notre pays, tels que l’absence de produits exportables à l’exclusion des hydrocarbures, la faiblesse de la productivité, le soutien apporté aux produits d’importation par le biais des subventions, l’importance de la monnaie fiduciaire (billets de banque et pièces de monnaie métallique) en circulation qui favorise la demande de marchandises, notamment celles qui sont importées, l’inexistence de circuits d’exportation organisés et fluides, etc.

Les arguments des partisans de la dévaluation

D’après Badr Eddine Nouioua, la dévaluation de la monnaie peut avoir des effets positifs dans un pays qui dispose de capacités de production qu’il peut utiliser pour satisfaire les besoins locaux et pour exporter. « C’est loin d’être le cas pour notre pays qui est dépourvu de moyens à même de produire des marchandises diversifiées et compétitives qu’il peut exporter en dehors des hydrocarbures », souligne-t-il.

Les partisans de la réduction de la valeur de la monnaie nationale par rapport à celles des monnaies étrangères avancent ce qu’ils présentent comme des avantages. Ainsi, elle provoquerait, en premier lieu, une diminution des importations et une augmentation des exportations. De plus, les produits étrangers renchérissent du fait de la baisse du cours du dinar par rapport aux devises et leur demande diminuerait par conséquent automatiquement. A l’inverse, les produits locaux deviendraient plus compétitifs à la suite de la baisse de leurs prix exprimés en devises et se vendraient ainsi plus facilement à l’étranger. Aussi, la dévaluation entraînerait aussi des rentrées de devises provenant des investissements directs étrangers, de l’émigration, des touristes, etc. La dévaluation inciterait même certains nationaux qui détiennent des capitaux à l’extérieur à les rapatrier.

 

 

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