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« La forte taxation des produits importés ouvre la voie aux monopole » (Boulenouar)

Par Younes Djama
31 janvier 2019

S’il se dit favorable à la levée des restrictions sur l’importation, le président de l’Association nationale des commerçants algériens (ANCA), Hadj-Tahar Boulenouar, n’en reste pas moins réservé au sujet de la forte taxation sur les produits importés.  

La forte taxation des prix soumis à l’importation, représentée par le Dispositif additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), inquiète Hadj-Tahar Boulenouar président de l’ANCA, en ce qu’elle ouvrirait la voie au monopole. « Les importateurs ne seront pas tous égaux devant ce dispositif, certains n’auront pas les capacités financières pour importer. Au lieu de diminuer l’importation, on va diminuer le nombre d’importateurs. Et c’est la voie ouverte au monopole », analyse M. Boulenouar, lors de son passage ce matin à l’émission « L’invité de la Rédaction » de la Chaîne 3.

Outre le risque de monopole, le nouveau dispositif de taxation risque d’avoir une forte incidence sur le consommateur final. « Si l’importateur paie une taxe supplémentaire, il est clair qu’il va la répercuter sur le produit. Il y aura, par conséquent, une hausse des prix surtout que la production nationale demeure insuffisante», souligne l’invité de la radio.

Pour M. Boulenouar , la décision prise par le gouvernement de lever l’interdiction de l’importation de certains produits et marchandises est une preuve que la suspension de l’importation, prise au début de l’année 2018, « n’a pas atteint ses objectifs », en l’occurrence réduire la facture d’importation et enrayer la hausse des prix par l’augmentation de la production nationale. «  La décision (de restreindre les importations) avait deux principaux objectifs : diminuer la facture des importations et favoriser la production nationale par l’encouragement des producteurs nationaux. Malheureusement, ces deux objectifs n’ont pas été atteints à la fin de 2018. La facture des importations n’a pas baissé et avoisine toujours 45-50 milliards de dollars, mais aussi la production nationale n’a pas augmenté. C’est donc une preuve que la mesure d’interdiction, prise l’année passée, n’a pas atteint ses objectifs », a ainsi commenté M. Boulenouar. Il relève, en outre, que l’association qu’il préside a salué la nouvelle décision, dès lors, dit-il, que si la levée de l’interdiction n’avait pas été prise, le marché connaîtrait une autre augmentation « excessive » des prix dans les 2 à 3 prochains mois.

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