“La France se tirerait une balle dans le pied” : l'accord de 68 révèle les limites de la position française | Maghreb Émergent

M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

“La France se tirerait une balle dans le pied” : l’accord de 68 révèle les limites de la position française

Par Maghreb Émergent
14 janvier 2025

Alors que Paris multiplie les déclarations de fermeté sur le dossier migratoire algérien, une voix dissonante s’élève au sein même des Républicains. Amine El Bahi, juriste spécialisé en droit public, démontre sur CNews comment la France pourrait être la première victime d’un bras de fer qu’elle a elle-même initié.

“Je ne blâmerai pas la fermeté du gouvernement algérien, je blâmerai en tant que Français la médiocrité de ceux qui nous dirigent”, déclare sans détours El Bahi. Une critique acerbe qui introduit une analyse dévastatrice pour la stratégie française.

L’accord de 1968, souvent brandi comme un levier de pression par la France, pourrait en réalité se révéler être son talon d’Achille. “La pire humiliation pour la France dans ce dossier ? Ce serait que l’Algérie elle-même dénonce cet accord de 1968 qui ne profite absolument pas aux Algériens”, souligne le juriste.

Plus révélateur encore, El Bahi expose comment l’abandon de cet accord profiterait paradoxalement aux ressortissants algériens. “Demain, un ressortissant algérien pourra se prévaloir du droit commun”, explique-t-il, évoquant l’accès à la régularisation exceptionnelle, aux cartes de séjour pluriannuelles de 4 ans, au passeport talent, ou encore aux cartes de séjour étudiant. Des dispositifs plus avantageux que le régime actuel, figé depuis 1968.

Le coup de grâce porte sur la question des retours en Algérie, véritable enjeu selon El Bahi. “Le vrai sujet, ce n’est pas l’entrée en France, c’est le retour en Algérie”. Il révèle l’existence d’un protocole administratif non publié, signé sous l’ère Bouteflika, suggérant que la seule carte dans le jeu français serait la publication de ce document confidentiel.

Ces révélations d’un expert français en droit public démontrent ainsi les limites d’une politique de fermeté affichée par Paris. Alors que la France multiplie les déclarations musclées, l’analyse d’El Bahi suggère qu’elle n’est pas en position de dicter ses conditions, au risque même de s’affaiblir davantage en tentant de le faire.
Yasser Kassama

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités Finances

PLF 2026 : l’Etat ouvre son domaine privé aux sukuk souverains

Longtemps restés théoriques, les sukuk souverains trouvent enfin un cadre juridique opérationnel. Le PLF 2026 autorise leur adossement au domaine privé de l’État, ouvrant la voie à une nouvelle forme… Lire Plus

Actualités Économie

Euro–dinar : une pause fragile sur le marché noir ce mardi 14 octobre

Le marché noir des devises en Algérie connaît une accalmie ce mardi 14 octobre 2025. Après une envolée historique, l’euro se stabilise face au dinar algérien. Les cambistes appliquent les… Lire Plus

Actualités

PLF 2026 : la CAPC salue la stabilité budgétaire, mais appelle à des réformes plus profondes

La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) estime que le Projet de loi de finances 2026 maintient une trajectoire budgétaire stable et cohérente, tout en soulignant la nécessité d’accélérer les… Lire Plus

Actualités Algérie

Béjaïa prend de la hauteur : le téléphérique enfin lancé dans le PLF 2026

Longtemps attendu par les citoyens et les touristes, le téléphérique de Béjaïa figure désormais dans le projet de loi de finances 2026, validé par le gouvernement. Cette inscription officielle marque… Lire Plus

Algérie Économie

Budget Algérie : le solde du FRR à un dinar, bientôt une tradition

Selon le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 que Maghreb Émergent a pu consulter, le Fonds de régulation des recettes (FRR) affichera un solde symbolique d’un (1) dinar…. Lire Plus