Il y a quelques jours, la Laiterie Soummam a franchi une nouvelle étape dans son expansion avec l’inauguration d’une ferme pilote à Beni Ilmene, dans la wilaya de M’sila.
S’étendant sur 400 hectares et dotée d’une capacité de 600 têtes, cette exploitation intègre des technologies de pointe en matière d’élevage et comprend une pépinière de génisses. Son ouverture a été marquée par l’introduction de 250 génisses pleines, renforçant ainsi le réseau de fermes pilotes du groupe.
Avec cette nouvelle ferme, Soummam renforce son réseau de 11 fermes pilotes, dont 9 sont actuellement en activité. Ces exploitations servent de modèles pour promouvoir les meilleures pratiques en matière d’élevage et de production laitière. L’entreprise collabore également avec 6 200 éleveurs partenaires sur l’ensemble du territoire national.
Dans une logique d’intégration verticale, Soummam développe également ses propres ressources agricoles. Une ferme de 2 000 hectares a été mise en place à Ouargla pour la production de blé dur et d’aliments pour bétail, tandis qu’une usine de fabrication d’aliments concentrés a été implantée à Bordj Bou Arréridj afin d’approvisionner ses éleveurs partenaires.
Selon ses responsables, la Laiterie Soummam, fondée en 1993, est aujourd’hui le plus grand complexe laitier d’Afrique, avec une production quotidienne de 2 400 tonnes et une part de marché de 60 %. Son portefeuille comprend cinq grandes familles de produits : yaourts, lait, produits culinaires (comme la crème fraîche), desserts et fromages, avec un total de 200 références.
Des blocages qui entravent les exportations vers l’Europe et l’Afrique
Dans une déclaration à Maghreb Emergent, le directeur de communication de l’entreprise, Djamel Allilat, a affirmé que « Soummam dispose également de 53 centres de collecte à travers l’Algérie et assure le transport grâce à une flotte de 48 camions citernes ».
D’après lui, la collecte journalière atteint 700 000 litres de lait, permettant de réduire l’importation de poudre de lait. Néanmoins, le taux d’intégration de l’entreprise est encore compris entre 30 et 40 %. « L’objectif affiché est de maximiser la collecte locale pour atteindre l’autosuffisance et réduire la dépendance aux importations », a-t-il ajouté.
Bien que Soummam exporte déjà vers la Libye et le Canada, elle fait face à des défis pour étendre ses activités à d’autres marchés africains et européens. « L’absence de moyens logistiques adaptés, notamment d’avions-cargos, complique l’acheminement des produits ultra-frais vers l’Afrique et le Moyen-Orient », explique Djamel Allilat.
En Europe, les accords commerciaux entre l’Algérie et l’Union européenne ne prennent pas en compte les produits laitiers, empêchant leur exportation, bien que l’Algérie importe du lait en poudre de l’UE.
Selon le directeur de communication de l’entreprise de Soummam, « cette situation est incohérente ». « Il est urgent de réviser les accords avec l’UE concernant ce point », a-t-il déclaré à Maghreb Émergent.