La Tunisie a franchi une étape décisive dans la gestion de sa dette publique en remboursant, avant la fin de l’année, l’intégralité de sa dette extérieure au titre de 2025. Ce remboursement, correspondant à 125% des échéances prévues, dépasse le montant initialement fixé par la loi de finances (8 469 millions de dinars) et s’est accompli trois mois avant le terme de l’exercice.
Cette performance s’inscrit dans le cadre d’une stratégie d’autofinancement, permettant au pays de répondre à ses besoins sans recourir aux financements des créanciers internationaux.
La réussite de ce défi s’explique notamment par la solidité des réserves en devises, elles-mêmes alimentées par la dynamique du secteur extérieur : recettes touristiques, transferts des Tunisiens résidant à l’étranger et exportations d’huile d’olive. En parallèle, la Tunisie observe une baisse du recours à l’endettement extérieur et une amélioration de ses équilibres macroéconomiques.
Trois échéances remboursées
Selon la loi de finances 2025, la Tunisie devait rembourser au total 18,2 milliards de dinars pour le principal de la dette publique, dont 8,5 milliards au titre de la dette extérieure, ainsi que 6,5 milliards d’intérêts. Les principales échéances vis-à-vis du Fonds monétaire international, d’Afreximbank et du Royaume d’Arabie saoudite ont été honorées dans les délais.
Le rapport de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) souligne la diminution de la part de la dette extérieure dans la dette publique totale, passant de 70% en 2019 à 50% en 2025. Ce recul, conjugué à une baisse du ratio de la dette publique à 80,5% du PIB d’ici la fin de l’année, témoigne d’une gestion financière prudente et maîtrisée.
Les données de la Banque mondiale corroborent cette tendance, notant la maîtrise du service de la dette dans le revenu national brut et une amélioration du ratio dette/ressources du secteur extérieur. La Tunisie confirme ainsi sa capacité à gérer efficacement ses engagements financiers sans dépendance directe à l’aide internationale.
En somme, ce remboursement total et anticipé de la dette extérieure marque un tournant dans la capacité du pays à piloter ses équilibres financiers et à renforcer la confiance des partenaires économiques, tout en consolidant une croissance basée sur la performance du secteur extérieur et la discipline budgétaire.