La banque africaine de l’import export (Afreximbank) franchit une nouvelle étape dans sa stratégie d’accompagnement du secteur bancaire africain. L’institution panafricaine basée au Caire a lancé un nouvel outil destiné à épauler les établissements financiers du continent dans le renforcement de leurs dispositifs de conformité, un enjeu devenu crucial face au durcissement des exigences internationales.
Baptisée Afreximbank Compliance System Financing Facility (ACSFF), cette nouvelle ligne de crédit vise à financer l’acquisition d’outils technologiques et d’infrastructures nécessaires pour répondre aux standards mondiaux en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBC/FT), ainsi que pour se conformer aux régimes de sanctions internationales.
« Lorsqu’une banque souhaite investir dans une technologie ou un système de gestion de la conformité, nous sommes désormais en mesure de lui accorder un financement dédié », explique Idrissa Diop, directeur de la conformité d’Afreximbank, lors de la conférence organisée à l’occasion du départ du président Benedict Oramah, le 24 octobre dernier au Caire. Oramah, qui aura marqué plus de deux décennies à la tête de la banque, a alors passé le relais à son successeur, le Camerounais George Elombi. La cérémonie de transition s’est tenue dans les locaux du Nouveau Caire, où l’institution est implantée depuis 1994.
Pour Idrissa Diop, la conformité n’est pas une formalité administrative, mais une nécessité vitale. « Ce n’est pas une contrainte, c’est une condition de survie dans un environnement financier de plus en plus soumis aux risques de sanctions », a-t-il souligné. L’ambition d’Afreximbank, dit-il, est de placer les banques africaines au même niveau d’exigence que leurs homologues internationales.
La création de cette facilité s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un continent africain capable de rivaliser sur les marchés mondiaux grâce à des institutions solides, crédibles et bien outillées. Gwen Mwaba, directrice du financement du commerce à Afreximbank, rappelle que la conformité constitue depuis plusieurs années l’un des piliers de la stratégie de la banque.
« Nous avons conçu un référentiel de due diligence, un outil central de vérification et de partage d’informations entre institutions financières », explique-t-elle. Cet instrument vise à instaurer une meilleure transparence et à faciliter les relations avec les contreparties internationales. « Nous formons régulièrement les banquiers africains à son utilisation, car lorsque les contrôles sont effectués dans les règles et bien documentés, cela renforce la confiance et ouvre des canaux de coopération », ajoute-t-elle.
En dotant le continent d’outils modernes et de compétences accrues, Afreximbank espère ainsi réduire l’écart entre les standards de conformité africains et ceux du reste du monde, tout en consolidant la crédibilité du système financier du continent face aux partenaires internationaux.






