Depuis plusieurs jours, les habitants des communes d’Akbou, d’Amalou et d’Ouzellaguen sont plongés dans un cauchemar environnemental. Une fumée toxique et âcre se dégage de la décharge publique de Taharacht, située dans la commune d’Akbou, rendant l’air littéralement irrespirable et dégradant sévèrement l’environnement.
Cette catastrophe estivale est directement liée à la hausse des températures enregistrée ces derniers jours. La chaleur intense a malheureusement provoqué le déclenchement d’incendies au sein de cette décharge, qui reçoit quotidiennement des centaines de tonnes de déchets provenant des communes avoisinantes. Imaginez des amas de détritus en proie aux flammes, libérant dans l’atmosphère un mélange nocif de gaz et de particules fines. La situation est alarmante, mettant en péril la santé respiratoire des populations, notamment des enfants et des personnes âgées.
Une Réaction Urgente mais Partielle
Face à cette crise sanitaire et environnementale, l’alerte donnée par les activistes et les militants écologistes locaux a fait réagir les autorités. Le président de l’APC d’Akbou, M. Mouloud Salhi, s’est rapidement rendu sur les lieux pour constater l’ampleur des dégâts. Une solution d’urgence a été mise en œuvre : l’enfouissement des déchets par la terre.
Pour cette opération, des engins de l’APC ainsi que ceux d’entreprises publiques et privées ont été mobilisés. L’objectif est de couvrir les déchets en combustion avec de la terre pour étouffer les flammes et réduire l’émission de fumée. Cette méthode a permis de diminuer considérablement la quantité de fumée qui se dégage, offrant un répit temporaire aux habitants. Cependant, cette intervention, bien que nécessaire, ne résout pas le problème à sa racine. Elle ne constitue qu’un pansement sur une plaie profonde, laissant planer la menace de futurs épisodes similaires.
L’Échec des Initiatives de Gestion des Déchets
Cette crise met en lumière une problématique persistante dans la région : l’échec récurrent des initiatives visant à mettre en place une gestion des déchets moderne et durable. Il est important de rappeler que toutes les tentatives des autorités locales pour créer des centres d’enfouissement technique (CET), ainsi que des centres de tri et de récupération des déchets, ont été vouées à l’échec.
À l’exception notable de la commune de Bejaïa, qui a réussi à concrétiser de tels projets, l’opposition des citoyens a fait avorter systématiquement toutes les initiatives ailleurs. Cette opposition, souvent motivée par des préoccupations environnementales légitimes mais parfois par un manque de compréhension des enjeux, a empêché l’établissement d’infrastructures essentielles. Sans des CET adéquats ou des systèmes de tri efficaces, les décharges publiques comme celle de Taharacht continueront de représenter une bombe à retardement environnementale et sanitaire pour les populations.
La situation actuelle à Akbou est un cri d’alarme. Elle souligne l’urgence d’une réflexion collective et d’une action concertée entre les autorités, la société civile et les citoyens pour trouver des solutions durables à la gestion des déchets, essentielles pour préserver la santé publique et l’environnement. Comment peut-on, collectivement, surmonter ces obstacles et bâtir un avenir plus sain pour tous ?