Alors que de nombreux citoyens ont fait état depuis quelques jours d’une pénurie de lait UHT, du moins indisponible dans de nombreuses épiceries, à travers plusieurs endroits du pays, le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché est monté au créneau pour démentir toute hausse des prix.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le département a tenu à rassurer l’opinion publique :
« Suite aux informations relayées dernièrement sur une hausse des prix du lait UHT, le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national informe l’opinion publique nationale qu’il a reçu des données officielles auprès des grandes entreprises nationales de production (Soummam, Tchin-Lait « Candia », Hodna Lait), confirmant de manière catégorique qu’aucune augmentation n’a été appliquée, les prix demeurant inchangés comme pratiqués sur le marché national. »
Le communiqué ajoute que ces entreprises ont montré leur « responsabilité sociale » en maintenant les prix stables et que les pouvoirs publics « assureront un suivi rigoureux sur le terrain et le contrôle du marché afin de lutter contre toute pratique illégale ».
Les consommateurs dénoncent une pénurie bien réelle
Or, à lire les commentaires des internautes, la situation décrite par le ministère ne correspond pas à la réalité vécue sur le terrain. Pour beaucoup, le problème n’est pas le prix, mais bien la disponibilité du produit.
«(…) le lait est introuvable sur le marché et vous avez tout bloqué dans les ports. », s’insurge un internaute.
« Le communiqué ne me convainc pas. Je serai convaincu quand je verrai le produit disponible dans les commerces et que les entreprises soient les distributrices directes», relève un autre.
« Le lait est rare sur le marché, Candia a atteint 150 DA à Oran», souligne encore un autre.
D’autres dénoncent le caractère stéréotypé et peu convaincant du texte officiel :
« Un communiqué copié-collé et une décision appliquée. Pas une seule de ces entreprises hypocrites n’a expliqué la raison de la pénurie, elles ont toutes parlé seulement du prix. »
« Il est introuvable sur le marché… et ils te sortent un communiqué qui raconte n’importe quoi. »
Une crise de communication ?
Dès lors, une question s’impose : que dissimule ce qui ressemble à un cafouillage dans la communication officielle ?
Le ministère insiste sur la stabilité des prix, les entreprises productrices confirment ce point, mais la population pointe une pénurie grandissante. Entre discours institutionnel et réalité des rayons vides, un décalage inquiétant se creuse.
Ce flou alimente d’autant plus la suspicion que les consommateurs, confrontés à une hausse de fait des prix due à la rareté, redoutent désormais que cette tension ne serve de prélude à une véritable augmentation.