L’Algérie se hisse à la troisième place mondiale en matière de ratio dépenses militaires/PIB, selon le dernier rapport publié le 28 avril 2025 par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Avec 8% de son produit intérieur brut (PIB) consacré à la défense en 2024, l’Algérie arrive juste derrière l’Ukraine (34%) et Israël (8,8%).
Cette position, remarquable au niveau mondial, traduit l’importance croissante que prend la question sécuritaire dans la stratégie de développement du pays, sur fond de tensions régionales persistantes. Le boom des dépenses militaires en Afrique, souligné par le SIPRI, est principalement alimenté par la course à l’armement entre l’Algérie et le Maroc, qui à eux seuls représentent plus de 90% des dépenses militaires en Afrique du Nord.
En valeur absolue, les dépenses militaires de l’Algérie ont atteint 21,8 milliards de dollars en 2024, soit une hausse de 12% par rapport à l’année précédente. Cette progression s’appuie essentiellement sur les revenus des hydrocarbures, qui continuent de financer l’effort de modernisation et de renforcement des capacités de l’armée algérienne.
La montée des dépenses militaires en Algérie est également liée au contexte géopolitique régional, source de tensions constantes.
Ratio dépenses militaires/PIB en Afrique
À l’échelle continentale, les dépenses militaires en Afrique ont atteint 52,1 milliards de dollars en 2024, marquant une augmentation de 3% par rapport à 2023. L’Afrique du Nord, dominée par l’Algérie et le Maroc, a concentré 30,2 milliards de dollars, soit près de 60% du total africain.
À l’échelle mondiale, les dépenses militaires ont franchi un nouveau record avec 2 718 milliards de dollars dépensés en 2024, soit une hausse de 9,4% par rapport à l’année précédente. La part mondiale des dépenses militaires est ainsi passée de 2,3% du PIB en 2023 à 2,5% en 2024.
Le rapport du SIPRI souligne également que dans les pays touchés par des conflits armés, la moyenne des dépenses militaires par rapport au PIB atteint 4,4%, contre 1,9% dans les pays non concernés par des conflits. L’Algérie, même sans conflit direct sur son territoire, présente donc un ratio particulièrement élevé, traduisant une forte priorité accordée à la défense nationale.
Avec 8% de son PIB consacré à la défense, l’Algérie confirme ainsi son statut de puissance militaire régionale, dans un environnement sécuritaire en constante évolution. Les analystes prévoient que cette tendance pourrait se maintenir dans les prochaines années, tant que les tensions régionales et les enjeux sécuritaires resteront élevés.