Le ministre algérien du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a présidé mercredi une réunion de coordination avec les opérateurs économiques exportant vers la Libye. La rencontre avait pour objectif de lever les obstacles rencontrés par les exportateurs algériens et de favoriser un meilleur accès au marché libyen, qualifié de « prometteur » par les autorités ».
Selon un communiqué du ministère, cette réunion s’est inscrite dans le cadre des efforts déployés pour accompagner les opérateurs économiques et faciliter l’acheminement des marchandises et services algériens vers le marché libyen. À cette occasion, Rezig a réaffirmé l’engagement de son département à créer les conditions nécessaires à une dynamisation durable des exportations, en misant notamment sur le soutien logistique, l’amélioration du cadre réglementaire, ainsi qu’une meilleure coordination avec les institutions financières pour garantir la sécurisation des transactions commerciales.
La Libye, un débouché stratégique pour l’Algérie
« Le marché libyen représente une extension naturelle des exportations algériennes », souligne le communiqué. Il s’agit d’un des débouchés extérieurs les plus importants pour les entreprises nationales, tant en matière de vente de produits que de création de partenariats économiques à long terme.
La réunion a également permis de recueillir les doléances des exportateurs confrontés à des obstacles concrets sur le terrain. Des solutions devraient être recherchées en coordination avec l’ensemble des secteurs concernés, en particulier les domaines financiers et bancaires, afin de répondre efficacement aux attentes des acteurs économiques.
Un commerce bilatéral en pleine dynamique
Il est à noter que les exportations de l’Algérie vers la Libye ont connu une dynamique notable ces dernières années, soutenues par des initiatives bilatérales visant à renforcer les échanges commerciaux et à diversifier les produits exportés.
Les deux pays visent à porter le volume de leurs échanges commerciaux à 3 milliards de dollars par an. Pour atteindre cet objectif, les autorités algériennes ont mis en place plusieurs initiatives, notamment la réouverture du poste frontalier de Debdeb/Ghadamès et la proposition de réactiver une ligne maritime entre les deux pays.
Les exportations algériennes vers la Libye concernent plusieurs secteurs. Parmi eux, le secteur agroalimentaire qui occupe une place importante, avec notamment le sucre cristallisé qui figure parmi les principales marchandises exportées, via aux opérations du groupe Cevital. Les produits laitiers exportés par l’entreprise Soummam et l’emballage, exporté par l’entreprise Général Emballage.
Les matériaux de construction représentent également une part significative des exportations, en raison des besoins de reconstruction importants en Libye. Enfin, l’industrie pharmaceutique algérienne cherche à renforcer sa présence sur le marché libyen, profitant de la proximité géographique entre les deux pays et de la forte demande en produits médicaux.
Une logistique dominée par le transport terrestre
Les exportations de l’Algérie vers la Libye s’effectuent principalement par voie terrestre, à travers le poste frontalier de Debdeb – Ghadamès, principal point de passage entre les deux pays. Ce poste, récemment réouvert et modernisé, joue un rôle central dans le transport routier des marchandises, notamment les produits agricoles, alimentaires, les matériaux de construction ainsi que les produits industriels. Cette voie terrestre est privilégiée pour son coût réduit et sa flexibilité, surtout pour les produits ne nécessitant pas de chaîne du froid rigoureux.
Parallèlement, l’Algérie explore d’autres canaux logistiques. Le transport maritime, bien que moins fréquent, reste envisagé pour les exportations de grande envergure via les ports du nord algérien vers ceux de Libye. Le fret aérien, quant à lui, reste marginal, réservé aux cargaisons urgentes ou à forte valeur ajoutée, comme certains produits pharmaceutiques.