L’Algérie ne participera pas aux exercices militaires “African Lion 25” qui débuteront demain 14 avril en Tunisie avant de s’étendre à d’autres pays africains. Cette absence d’une puissance militaire de premier plan du continent est confirmée par le Département de la Défense américaine.
La liste officielle des participants à l’exercice “African Lion 25” publiée jeudi confirme explicitement que l’Algérie ne figure ni parmi les participants actifs ni parmi les observateurs de cet événement. Le document précise que ces manœuvres, qui débuteront en Tunisie avant de s’étendre au Ghana, au Sénégal et au Maroc, rassembleront plus de 10 000 soldats issus de plus de 40 pays différents.
Un exercice d’envergure sans précédent
Selon le major-général Andrew C. Gainey, commandant général de la U.S. Army Southern European Task Force, Africa (SETAF-AF), “African Lion 25 est le plus grand exercice conjoint multinational et combiné de l’AFRICOM en Afrique. Il démontre les capacités de l’ensemble de la force en renforçant la préparation stratégique et l’interopérabilité avec nos partenaires et alliés africains.”
L’édition 2025 s’annonce en effet comme la plus importante de l’histoire de ces manœuvres avec la participation de sept pays alliés de l’OTAN, des exercices d’entraînement sur le terrain, des opérations aéroportées et amphibies, l’intervention de forces spéciales, des missions d’aide humanitaire et de nouvelles capacités en matière de cyberdéfense.
Une absence justifiée par des choix stratégiques
Si certains voient dans l’absence de l’Algérie un possible signe d’isolement diplomatique ou militaire, cette interprétation mériterait d’être remise en perspective. C’est du moins ce que suggère Akram Kharief, spécialiste des questions militaires et directeur du site Menadefense. Interrogé par Maghreb Emergeant, il offre une lecture alternative : “Avant tout, il s’agit d’un exercice qui concerne principalement les pays ayant fait le choix de l’armement intensif, ce qui n’est pas le cas de l’Algérie. Il ne s’agit en aucun cas d’un isolement du pays. L’Algérie conserve pleinement sa souveraineté et peut mener des exercices conjoints avec d’autres nations qui n’ont pas ce type de configuration.”
L’expert minimise également la pertinence de ces manœuvres pour les forces algériennes : “L’intérêt pour l’Algérie reste limité, en dehors du rôle d’observateur, notamment pour analyser les tactiques et techniques utilisées dans la gestion des unités. Ce sont des exercices très basiques, destinés avant tout à de petites armées ou à des forces en devenir. Ils permettent surtout aux États-Unis de s’exercer dans des environnements inhabituels comme l’Afrique du Nord — des environnements qui, pour nous, constituent un habitat naturel.”
La présence d’Israël comme facteur déterminant
La participation d’Israël à ces manœuvres constitue également un élément contextuel important. Les forces israéliennes figureront parmi les contingents déployés spécifiquement au Maroc pendant ces exercices.
Aussi, cette participation israélienne représente une ligne rouge pour l’Algérie, qui maintient une position ferme de soutien à la cause palestinienne. Alger a systématiquement refusé de participer à des événements internationaux où Israël est représenté, conformément à sa politique étrangère constante depuis plusieurs décennies.