L’Algérie est invitée à participer, aux côtés du Maroc, de l’Espagne et de Gibraltar, à une initiative visant à protéger les cétacés en mer d’Alboran, rapporte le site Nova Ciencia. Le projet, porté par l’Institut espagnol d’océanographie en collaboration avec l’association CIRCE, propose la création d’un sanctuaire international dans cette zone stratégique où se rencontrent l’Atlantique et la Méditerranée. L’étude, publiée dans Aquatic Conservation: Marine and Freshwater Ecosystems, appelle à une coopération transfrontalière entre les pays riverains afin de garantir la réussite du futur Sanctuaire Porte de la Méditerranée.
La mer d’Alboran, qui constitue la partie la plus occidentale de la Méditerranée, abrite l’une des communautés de cétacés les plus diversifiées du bassin, incluant dauphins, cachalots ou encore rorquals. Cette richesse naturelle est menacée par le trafic maritime, la surpêche et diverses formes de pollution. Le sanctuaire vise à coordonner les efforts de conservation pour réduire ces pressions et protéger durablement ces espèces.
Pourquoi l’Algérie est concernée
L’invitation faite à l’Algérie s’explique par la logique écologique du projet. Bien que les délimitations de la mer d’Alboran varient selon les études, certaines approches océanographiques incluent la partie occidentale du littoral algérien dans cette zone d’influence. Les eaux algériennes et marocaines situées au sud de la mer d’Alboran restent en outre encore peu étudiées, ce qui constitue une zone d’ombre scientifique. Actualiser les connaissances sur cette portion méridionale est présenté comme essentiel pour mettre en place une stratégie de conservation cohérente à l’échelle du bassin.
Un cadre juridique possible
Le projet pourrait être intégré au réseau des Aires spécialement protégées d’importance méditerranéenne, les SPAMI, régies par la Convention de Barcelone. Ces aires bénéficient d’un suivi scientifique renforcé et permettent une protection coordonnée des habitats marins les plus sensibles de Méditerranée. L’inclusion de la mer d’Alboran dans ce dispositif offrirait un cadre international solide pour assurer la préservation de ses cétacés. Renaud de Stephanis, président de CIRCE, souligne que la réussite du sanctuaire dépendra de la capacité des gouvernements concernés à travailler ensemble et à harmoniser leurs politiques de conservation.