L’Algérie veut développer la régénération des huiles usagées. Un nouveau texte de loi est actuellement à l’étude au niveau du gouvernement. C’est ce qu’a affirmé M. Rachid Nedil, président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), sur les ondes de la Chaîne 2 de la Radio nationale.
Selon lui, le futur cadre réglementaire clarifiera l’encadrement de cette activité. Aujourd’hui, la régénération des huiles usagées est encore assimilée au raffinage du pétrole. Cette confusion freine le développement de ce segment important pour l’économie et l’environnement.
Une clarification légale attendue
« Dans la loi actuelle, la régénération est classée dans la catégorie du raffinage. Cela pose problème car le raffinage est une activité réservée à Sonatrach. Cela empêche les opérateurs privés d’y accéder », explique M. Nedil.
La future loi distinguera donc les deux activités. Elle permettra de créer un cadre juridique adapté à la régénération des huiles, facilitant ainsi l’investissement et l’émergence de nouvelles entreprises.
Une activité sous-exploitée
Actuellement, l’entreprise Naftal est la principale actrice dans la collecte des huiles usagées. Elle en récupère entre 30 et 35 millions de tonnes par an. Ce volume reste faible comparé aux 160 millions de tonnes d’huiles utilisées chaque année en Algérie.
Ces huiles collectées sont ensuite exportées à l’étranger pour être régénérées. Cela constitue un manque à gagner pour le pays. En effet, développer la régénération sur le territoire national créerait des emplois et de la valeur ajoutée. Ça réduirait aussi les impacts négatifs sur l’environnement.
Une production des huiles excédentaire
Concernant la production locale d’huiles, M. Nedil indique que 5 à 6 opérateurs activent dans ce domaine. Ils totalisent une capacité de production de 500 000 tonnes par an. Cela représente un excédent de 340 000 tonnes par rapport à la demande nationale.
Ce potentiel permettrait à l’Algérie de se positionner en tant qu’acteur régional majeur dans le secteur des huiles industrielles. Encore faut-il adapter le cadre réglementaire pour permettre aux opérateurs de se développer.
Des projets pétrochimiques à venir
M. Nedil a également annoncé que plusieurs projets d’envergure dans le domaine de la pétrochimie verront le jour prochainement. Il n’a pas donné de détails, mais a laissé entendre que ces investissements seront bénéfiques pour l’économie nationale.
Le développement de la régénération des huiles s’inscrit donc dans une vision globale. Celle-ci vise à optimiser l’utilisation des ressources locales, créer de l’emploi et protéger l’environnement. Le futur texte de loi sera un levier essentiel pour concrétiser ces objectifs.