Le groupe ferroviaire allemand Vossloh vient de signer un contrat de 59 millions d’euros avec l’Algérie pour équiper la future ligne Gara Djebilet-Tindouf-Béchar.
Selon le communiqué de l’entreprise, ce contrat comprend la fourniture d’un ensemble complet de 300 aiguillages ainsi que tous les systèmes complets de fixation de rails. Ce tronçon, qui couvrira près de 950 kilomètres, est conçu pour connecter directement le gisement minier de Gara Djebilet aux centres urbains de Tindouf et Béchar. Un projet qui constitue véritablement la colonne vertébrale du programme national d’exploitation du minerai de fer dans cette vaste région du sud-ouest algérien.
Face à l’importance du chantier, un calendrier précis a été établi. Ainsi, la livraison complète des équipements par Vossloh devra être finalisée avant fin 2025, conformément aux exigences des autorités algériennes. Il faut dire que l’enjeu dépasse largement le simple cadre infrastructurel. En effet, cette nouvelle connexion ferroviaire s’inscrit dans une stratégie économique ambitieuse visant à valoriser les ressources minières nationales, tout en cherchant à réduire significativement la dépendance aux importations. À lui seul, le gisement de Gara Djebilet, avec ses réserves estimées à 3 milliards de tonnes de fer, représente un levier de croissance considérable pour la diversification de l’économie algérienne.
Par ailleurs, l’investissement consenti dans cette infrastructure ferroviaire transformera radicalement la chaîne logistique existante. On prévoit une réduction substantielle des coûts d’acheminement du minerai vers les installations industrielles du nord et les terminaux portuaires.
Oliver Schuster, PDG de Vossloh, s’est montré particulièrement enthousiaste : « Le programme d’extension ferroviaire algérien est réellement impressionnant par son ambition et sa vision à long terme ». Le dirigeant a d’ailleurs mis en exergue la dimension de cette collaboration renouvelée avec l’Algérie : « Cette marque de confiance nous honore particulièrement. Nous sommes ravis de contribuer une fois encore à la modernisation du réseau de transport en Algérie, un pays avec lequel nous entretenons des relations commerciales solides depuis plusieurs années. »
Il convient de souligner que ce projet s’intègre parfaitement dans le programme national de développement ferroviaire du pays. Cette initiative vise à tripler la capacité du réseau existant pour atteindre 15 000 kilomètres de voies d’ici 2035, contre approximativement 5 000 kilomètres aujourd’hui. Une expansion de cette ampleur nécessitera naturellement des investissements colossaux, que les experts du secteur estiment à plusieurs dizaines de milliards de dollars sur la période.