Les cours du pétrole ont bondi de près de 8% ce vendredi 13 juin, atteignant leurs plus hauts niveaux depuis cinq mois. Cette flambée fait suite à l’offensive militaire lancée par Israël contre des installations iraniennes, ravivant les craintes d’une perturbation des approvisionnements énergétiques mondiaux, rapporte le site spécialisé Attaqa.
L’État hébreu a annoncé avoir ciblé des installations nucléaires iraniennes, des usines de missiles balistiques et des dirigeants militaires. Selon les autorités israéliennes, cette opération pourrait se prolonger dans le temps pour empêcher Téhéran de développer l’arme nucléaire. Cette escalade militaire a immédiatement secoué les marchés énergétiques, déjà fragilisés par les tensions géopolitiques persistantes au Moyen-Orient.
Toujours selon le site Attaqa, à 05h48 GMT (06h48 heure algérienne), le baril de Brent pour livraison en août 2025 grimpait de 7,54% à 74,59 dollars. Parallèlement, le West Texas Intermediate (WTI) américain progressait de 8% à 73,48 dollars le baril pour livraison en juillet 2025. Ces hausses représentent les plus fortes variations quotidiennes pour ces deux références depuis 2022, lorsque l’invasion russe de l’Ukraine avait provoqué un séisme sur les marchés pétroliers.
Les investisseurs redoutent une contagion régionale
Cette volatilité contraste avec la séance de jeudi, où les prix avaient chuté de 1%. Les investisseurs avaient alors adopté une attitude prudente, évaluant les risques d’une nouvelle escalade au Moyen-Orient. L’attaque israélienne a balayé ces hésitations, déclenchant un mouvement de panique acheteuse sur les marchés.
Les traders anticipent désormais une possible riposte iranienne qui pourrait étendre le conflit à d’autres acteurs régionaux. L’Iran, qui produit environ 3,2 millions de barils par jour, occupe une position stratégique dans l’approvisionnement énergétique mondial. Toute perturbation de sa production ou de ses voies d’exportation pourrait créer un choc d’offre sur les marchés internationaux.
Les détroits de Bab el-Mandeb et d’Ormuz, passages obligés pour une grande partie du pétrole mondial, se trouvent également dans la zone d’influence iranienne. Une escalade militaire pourrait compromettre la sécurité de ces voies commerciales vitales, alimentant les inquiétudes des marchés.
Cette nouvelle tension géopolitique intervient alors que l’OPEP+ maintient sa politique de restriction de l’offre pour soutenir les cours. L’organisation a récemment prolongé ses quotas de production jusqu’à la fin de l’année, limitant les marges de manœuvre pour compenser d’éventuelles perturbations d’approvisionnement.