La boxeuse Imane Khelif, sacrée championne olympique à Paris en 2024 dans la catégorie des -66 kg, traverse un moment critique de sa carrière. Elle vient d’être exclue du tournoi international de l’Eindhoven Box Cup (Pays-Bas), prévu en juin 2025, en raison d’une nouvelle réglementation émise par World Boxing (WB), la nouvelle instance régissant le noble art au niveau mondial. Cette réglementation impose désormais aux boxeuses de passer un test de caryotype, destiné à détecter la présence éventuelle de chromosomes XY, associés au sexe biologique masculin.
Un test qui conditionne désormais l’avenir sportif de Khelif
Ce test de caryotype, une analyse génétique complète, va bien au-delà des simples vérifications hormonales autrefois pratiquées. Il permet d’identifier la composition chromosomique d’un individu et, dans le cadre des compétitions féminines, WB l’utilise pour déterminer l’éligibilité à boxer chez les femmes. Khelif n’a pour l’instant ni accepté de se soumettre au test, ni communiqué officiellement sur ses intentions. Mais la conséquence immédiate est claire : sans validation génétique, elle est exclue de toutes les compétitions féminines reconnues par WB — y compris les prochains Championnats du monde et, surtout, les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028.
La championne olympique algérienne se retrouve donc à un tournant de sa carrière : refuser le test, c’est s’exclure durablement du ring ; l’accepter, c’est prendre le risque qu’un résultat défavorable ne mette un terme définitif à sa carrière dans la boxe féminine.
Une image déjà magnifiée dans l’univers de la mode
Mais si le ring lui échappe, les podiums, eux, semblent s’ouvrir à elle. Dès l’année suivant son titre olympique, Imane Khelif s’est illustrée lors de la Fashion Week de Milan, en septembre 2024. Invitée par la maison Bottega Veneta, elle a assisté au défilé printemps-été depuis le front row, où sa prestance naturelle, son regard déterminé et son allure athlétique ont marqué les esprits. La presse italienne comme les médias spécialisés n’ont pas manqué de souligner sa forte présence et son charisme magnétique.
Elle a ensuite été mise à l’honneur dans une série photo publiée par Vogue Arabia, qui saluait son courage, son authenticité et son style unique. Avec sa silhouette athlétique et son aura de combattante, Imane Khelif incarne une nouvelle esthétique de la féminité, puissante et résiliente — un profil de plus en plus recherché dans le monde du luxe.
Une reconversion stratégique bien accompagnée
Ce tournant dans l’image publique de Khelif ne doit rien au hasard. Depuis quelques mois, elle est prise en charge par Kotinos – Aspire Sports Consulting and Management, une agence qatarie spécialisée dans la gestion d’image et le placement de sportifs de haut niveau. C’est notamment par l’entremise de cette agence qu’elle a été accueillie à l’Aspire Academy à Doha pour un camp d’entraînement post-olympique en mars 2025.
Kotinos a manifestement compris le potentiel d’image que représente Imane Khelif : une championne issue du Maghreb, engagée, médiatisée, avec une histoire forte et une présence naturelle devant les objectifs. Elle est également entourée d’un staff juridique qui suit de près les développements liés à sa situation sportive, notamment les implications du test de caryotype. Si sa carrière sportive venait à s’interrompre, son équipe semble déjà en ordre de marche pour maximiser son rayonnement dans d’autres domaines.
Laila Ali, boxeuse et fille du légendaire Muhammad Ali, est devenue une figure médiatique aux États-Unis, apparaissant dans des émissions et devenant porte-parole de plusieurs marques de fitness.
D’autres champions ont franchi les cordes pour séduire les marques
Imane Khelif ne serait pas la première sportive de haut niveau à réussir une reconversion dans le domaine de la mode ou de la représentation de marque. Oscar De La Hoya, ancien champion du monde de boxe, a longtemps multiplié les campagnes publicitaires et les projets médiatiques. Laila Ali, boxeuse et fille du légendaire Muhammad Ali, est devenue une figure médiatique aux États-Unis, apparaissant dans des émissions et devenant porte-parole de plusieurs marques de fitness.
Hors du monde de la boxe, des stars comme Serena Williams, qui a collaboré avec Off-White et Nike, ou encore David Beckham, devenu une icône de style planétaire, ont montré qu’une forte identité sportive pouvait être un tremplin vers la mode, les cosmétiques ou la télévision.
Une perte sportive et économique compensable par une carrière de Top Modèle
La fin prématurée de la carrière de Khelif sur le ring aurait un coût. En tant que championne olympique, elle pouvait espérer des revenus annuels entre 100 000 et 250 000 euros via les primes, contrats fédéraux, et partenariats commerciaux liés à sa performance. Sur une projection de quatre ans jusqu’aux Jeux de Los Angeles, le manque à gagner pourrait dépasser le million d’euros, sans inclure les revenus d’une éventuelle carrière professionnelle.
Dans les mois à venir, l’avenir de la championne olympique algérienne dépendra de choix difficiles. Elle veut, plus que tout, poursuivre sa carrière sportive
Mais le monde de la mode et du mannequinat de haut niveau peut offrir une alternative tout aussi rémunératrice. Une ambassadrice d’une grande marque internationale peut gagner de 500 000 à plusieurs millions d’euros par an, notamment si elle devient le visage exclusif d’une maison de luxe, d’une enseigne de cosmétiques ou d’une marque de sport. Avec son profil unique, sa notoriété internationale et sa gestion professionnelle, Khelif possède tous les atouts pour séduire ce marché.
Vers une reconversion assumée et prometteuse
Dans les mois à venir, l’avenir de la championne olympique algérienne dépendra de choix difficiles. Elle veut, plus que tout, poursuivre sa carrière sportive. Le ring semble malheureusement se refermer lentement mais sûrement pour elle, à moins d’un revirement médical ou politique. Loin de se figer dans le statut de victime ou d’athlète sacrifiée, Imane Khelif pourrait bien se transformer en icône globale.
Égérie des marques, ambassadrice de causes, mannequin ou entrepreneuse dans le sport et la mode : les chemins s’élargissent pour elle bien au-delà des cordes d’un ring. Et si le destin fini par mettre un terme précoce à sa trajectoire sportive, il semble lui avoir déjà ouvert les portes d’un autre monde – peut-être tout aussi exigeant, et tout autant lucratif.