Le géant belge du levage industriel Sarens a posé ses pions en Algérie. Une délégation de l’entreprise familiale a rencontré le ministre de l’Énergie Mohamed Arkab pour négocier des partenariats dans les énergies renouvelables, le dessalement et le stockage d’énergie.
Sarens, présent dans 65 pays, cherche à diversifier ses activités au-delà de son métier historique de manutention lourde. L’Algérie représente une opportunité de taille pour déployer ses technologies dans l’éolien offshore et terrestre, secteurs où l’entreprise a développé une expertise reconnue. Les discussions portent également sur des projets de dessalement, domaine stratégique pour un pays confronté à des défis hydriques croissants.
Pour les dirigeants belges, l’enjeu dépasse le contrat ponctuel. Il s’agit de s’implanter durablement sur un territoire aux besoins énergétiques considérables, où les investissements se comptent en milliards de dollars.
Un marché aux dimensions continentales
L’Algérie offre à Sarens un terrain d’expansion exceptionnel. Le pays dispose d’un ensoleillement de 2 500 à 3 000 heures par an et d’un potentiel éolien important sur ses côtes méditerranéennes. Ces conditions naturelles favorables créent des opportunités concrètes pour les projets que l’entreprise belge souhaite accompagner.
L’objectif algérien de 15 000 mégawatts d’énergies renouvelables d’ici 2030 ouvre des perspectives d’affaires substantielles. Chaque parc éolien nécessite des équipements de levage spécialisés pour installer les turbines, un domaine où Sarens excelle. Les projets solaires, plus nombreux encore, requièrent également des solutions logistiques complexes que l’entreprise maîtrise.
Le dessalement constitue un autre axe de développement prometteur. L’Algérie doit faire face à une demande croissante en eau potable, particulièrement dans ses grandes agglomérations côtières. Les stations de dessalement modernes exigent des technologies de pointe et des équipements lourds, deux spécialités de Sarens qui correspondent aux besoins du marché local.
Les responsables belges misent aussi sur l’aspect social de leurs futurs investissements. La création d’emplois locaux et la formation de compétences algériennes font partie intégrante de leur stratégie, une approche qui répond aux attentes du gouvernement en matière de « contenu local ».
Des conditions d’investissement transformées
L’arrivée de Sarens coïncide avec une refonte du cadre législatif algérien. La nouvelle loi sur l’investissement supprime les droits de douane et la TVA pour les secteurs prioritaires, dont les énergies renouvelables. Ces mesures facilitent l’implantation d’entreprises étrangères et réduisent les coûts d’entrée sur le marché.
Cette évolution a déjà produit des résultats concrets. Les investissements étrangers dans l’énergie progressent depuis la promulgation de la loi sur les hydrocarbures en 2019. Les facilitations administratives et les garanties offertes aux investisseurs lèvent les obstacles qui décourageaient auparavant les projets d’envergure.
Pour Sarens, ces incitations représentent une opportunité de rentabiliser plus rapidement ses investissements. L’entreprise peut désormais envisager des projets de long terme sans craindre les lourdeurs bureaucratiques qui caractérisaient l’ancien système.
La stratégie du groupe belge vise également à faire de l’Algérie une base régionale pour d’autres marchés africains. Cette implantation pourrait servir de tremplin vers des pays voisins où Sarens entend renforcer sa présence. Les négociations en cours détermineront si cette ambition se traduira par des investissements concrets et la création d’emplois durables.