Le CPP dissèque la protestation des policiers : la solution sécuritaire est caduque (Audio-Vidéo) | Maghreb Émergent

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Le CPP dissèque la protestation des policiers : la solution sécuritaire est caduque (Audio-Vidéo)

Par Maghreb Émergent
17 octobre 2014
Algérie Radio M CPP
Les policiers auront-ils à l’avenir un regard différent sur les manifestants ? (Ph. Mhamed Kerrouche)

Algérie Radio M CPP

 

A Ghardaïa, les unités de la DGSN organisent une action de protestation. Pour le CPP de Radio M, cela signifie que la solution sécuritaire n’est plus de mise, du moment que les agents chargés d’appliquer cette solution n’y croient plus.

Au CPP de jeudi 16 octobre, le ton était grave. A la mesure de la gravité de l’évènement. Le mouvement de protestation de la police, engagé deux jours plus tôt à Ghardaïa, avant de d’étendre à Alger et à d’autres villes du pays, a occupé toute l’émission. Souhila Benali, l’animatrice, était tellement emportée par le débat qu’elle a oublié le timing de l’émission. Elle avait tellement de questions à poser !

Des réponses ont été ébauchées, mais il y a eu surtout des éclairages et des points de vue contradictoires sur le contenu et la portée de l’évènement. Etait-ce une première ? Oui. C’est la première fois que la police se comporte ainsi. Non, la police communale a mené plusieurs opérations similaires. La protestation des policiers, des hommes en armes marchant sur le palais du gouvernement puis sur le palais présidentiel, était-elle une menace grave contre l’Etat, ou un acte démocratique dont on peut se féliciter ?

La vocation du CPP est aussi d’aller à contre-courant. Certes, Abdelghani Hamel, patron de la police, est considéré comme un des hommes clé du dispositif Bouteflika, et il a réprimé toute sorte de contestation. Mais c’est aussi lui qui a introduit certains concepts, comme celui des Droits de l’homme qui commencent au commissariat, comme il a publiquement parlé d’imposer aux policiers un comportement républicain, rappelle El Kadi Ihsane. Ceux-ci lui en veulent-ils parce qu’ils ressentent vaguement qu’il veut brider leur pouvoir sans limite?

Abdelghani Hamel sur la sellette

La contestation des policiers, illégale, et qui s’apparente à une mutinerie, a été menée de manière très disciplinée. Pas de dérapage, pas de jacquerie à l’africaine. Est-ce suffisant pour s’en féliciter, alors que le bras armé de l’Etat, celui chargé de faire respecter la loi, a violé la loi ?

Les policiers ont marché du Hamiz jusqu’à Alger-centre. Difficile d’imaginer que personne n’a vu la chose arriver. Où étaient les RG ?, se demande Abed Charef. Et le DRS ? demande Saïd Djaafer ? Faut-il comprendre par-là que le DRS, qui se retire des administrations et des ministères, a laissé un vide non encore comblé ? Si le discours en vogue sur le retrait du DRS devait se confirmer, cela signifie que la police prendrait le relais. Coup dur donc pour Abdelghani Hamel, qui ne contrôle pas ses troupes, alors qu’il est appelé à prendre un rôle central dans le dispositif du pouvoir. Et qui laisse des plumes, car les protestataires voulaient sa tête. Son départ figurait parmi les principales revendications des contestataires.

Pas d’interlocuteur

Mais tout ceci montre d’abord la déliquescence des institutions, et la vacance du pouvoir. Personne n’ose parler aux policiers contestataires. Abdelkrim Ghezali relève que dès le moment où ceux-ci ont demandé la tête de leur patron, celui-ci ne pouvait plus être leur interlocuteur. Ils veulent aller plus haut. Il n’y a que le premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui ne peut prendre de décision, et le président Bouteflika, dont l’état de santé ne lui permet pas de répondre à une situation d’une telle gravité.

Etait-il possible d’empêcher ou de bloquer cette action ? Impossible, selon Abed Charef. Le fonctionnement du système politique algérien ne permet pas de prendre l’initiative : toute personne qui voudrait intervenir est politiquement morte en cas d’échec. Tout le monde se planque. Souhila Benali se demande si cela n’aura pas un effet positif, car les policiers auront à l’avenir un regard différent sur les manifestants. Dans ce cas, il faudrait se féliciter que les militants de Barakat aient refusé de participer à répression de la contestation des policiers.

 

Extraits vidéos : https://algeriefocus.com/bit.ly/1sW6iQQ

 

 

 

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