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Le CPP redoute un « sale quart d’heure » pour les musulmans d’Europe (audio-vidéo)

Par Maghreb Émergent 9 janvier 2015
Algérie Radio M CPP
La justice n'a pas réagi à l'appel au meurtre lancé par Hamadache contre Kamel Daoud.

Algérie Radio M CPP

 

Le procureur qui s’autosaisit pour engager une procédure contre Saïd Sadi fait sourire le CPP. Mais l’attentat contre Charlie Hebdo fait craindre le pire.

Le CPP était sous le choc, jeudi, après l’attentat qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo, et s’inquiétait des retombées de l’acte criminel sur la communauté musulmane en Europe. Khaled Drareni a d’emblée donné le ton du Café Presse Politique de Radio M, en affirmant que les musulmans d’Europe vont passer « un sale quart d’heure ».

« La situation peut-elle dégénérer ? », demande Souhila Benali. « Oui, ça peut dégénérer », estime Saïd Djaafar. « C’est un risque, il ne faut pas l’occulter », d’autant plus qu’un climat d’islamophobie règne en France. « Des gens appellent à déporter des millions de personnes, l’attentat va accentuer ce climat », ajoutant qu’au bout du compte cet attentat « est antimusulman ». Quand on « remet les choses en perspective », il apparait clairement que « le monstre a essaimé ». Pour Abdelkrim Ghezali, « les musulmans de France doivent se prendre en charge, s’organiser ».

Abed Charef se demande si les auteurs de l’attentat ont mesuré l’ampleur de leur acte. « Charlie Hebdo porte trop de symboles. Il fait partie de l’identité française. C’est un journal, mais il porte aussi l’identité laïque, anticatholique, anticléricale, antireligieuse de la France, ce qui explique la solidarité du monde entier » avec Charlie hebdo.

Solder les années 1990

Mais si la France est confrontée au terrorisme, l’Algérie n’arrive pas à solder celui des années 1990, qui rebondit cette fois-ci en France ! Deux frères, membres d’une milice d’autodéfense, accusés d’avoir commis des crimes près de Relizane, dans les années 1990, vont être jugés en France. Ce qui amène Saïd Djaafar à dire que « le dispositif mis en place dans le cadre de la réconciliation nationale pour solder les années 1990 ne fonctionne pas. Il sert à l’intérieur, mais pas à l’étranger ».

Abdelkrim Ghezali souligne que « l’Etat algérien n’a pas fait son boulot. Les enquêtes n’ont pas été menées, la justice n’a pas fait son travail ». El Kadi Ihsane rappelle des faits accablants. Il a assisté à un procès à Relizane. Des parents de disparus ont relaté, devant le juge, la disparition de leurs proches, en décrivant les faits dans le détail, et en désignant Hadj Ferguène, chef de la milice locale, et Hadj Abed, DEC (maire désigné) de Jediouia, comme auteurs de l’enlèvement. Ali Yahia Abdennour, avocat des familles des disparus, a demandé au procureur de la république de prendre acte de ces accusations. Il ne l’a pas fait, rappelle El Kadi Ihsane, qui fait un parallèle avec Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a avoué devant le juge (lors du premier procès Khalifa, ndlr) avoir signé des faux qui ont causé la perte de 12 milliards de dinars à la CNAS (caisse nationale de sécurité sociale), sans être inquiété.

Le gaz de schiste divise

La justice est aussi mise en cause dans l’affaire Saïd Sadi, qui fait l’objet de poursuites pour ses déclarations contre Messali Hadj, Ahmed Ben Bella et Ali Kafi. Au CPP, le procureur qui s’est autosaisi pour poursuivre Saïd Sadi fait sourire. Il ne s’est pas autosaisi quand le salafiste Hamadache a appelé au meurtre contre le journaliste et écrivain Kamel Daoud.

Moins consensuel, le gaz de schiste a suscité une controverse. Pour Saïd Djaafar, le gaz de schiste « n’est pas le souci principal. La population a trouvé une opportunité pour poser ses problèmes ». Cette mobilisation est « une excellente chose, il faut s’en féliciter, comme à chaque fois que le point de vue de la population remonte vers le sommet », note El Kadi Ihsane.

Khaled Drareni déplore « une fuite en avant » du gouvernement. Pour lui, la population « a son mot à dire ». Les manifestants avaient un discours très simple, pour dire qu’ils veulent le développement de l’économie, de l’agriculture, mais pas le gaz de schiste ». Abed Charef craint que cette mobilisation, très médiatisée, ne se dégonfle comme le mouvement Barakat, et déplore que la contestation se fasse en dehors des structures légales.

 Extraits vidéo : https://algeriefocus.com/bit.ly/1Ksj9BP

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