Le marché financier algérien affiche des résultats sans précédent. La Bourse d’Alger a mobilisé plus de 194 milliards de dinars au profit de six entreprises depuis janvier 2024. C’est ce qui a été annoncé mardi par Youcef Bouzenada, président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob), lors d’une journée d’information consacrée au financement non conventionnel.
Cette évolution marque une transformation significative du paysage économique algérien, traditionnellement dominé par le financement bancaire classique. Le nombre d’investisseurs témoigne de ce changement profond. Selon Brahim Mihoubi, secrétaire général de la Cosob, ce chiffre est “passé de quelques dizaines de milliers en 2023 à plus de 100.000 actuellement.”
L’introduction en bourse de la Banque de développement local (BDL) en mars dernier constitue un marqueur important de cette nouvelle dynamique. D’autres acteurs économiques ont également contribué à ces résultats remarquables. Il s’agit du Crédit populaire d’Algérie (CPA), la start-up “Moustachir”, Maghreb leasing Algérie (MLA), le groupe industriel Tosyali Algérie et Arab leasing corporation (ALC).
Le capital-investissement en pleine expansion
Le capital-investissement confirme également son potentiel avec 167 PME financées pour un montant de 7,4 milliards de dinars jusqu’à fin juin 2024. “Cinq sociétés agréées opèrent dans ce domaine avec une capacité de financement estimée à 20 milliards de DA et gèrent des fonds des wilayas d’une valeur de 58 milliards de DA destinés à soutenir les startups et les entreprises innovantes”, a précisé le président de la Cosob.
Les autorités préparent un texte réglementaire permettant la création de fonds de placement collectif en capital-investissement, tandis que la loi de finances 2025 prévoit l’introduction des sukuk souverains (obligations islamiques). Ces mesures visent à élargir davantage les options de financement disponibles pour les entreprises algériennes.
À l’échelle régionale, la performance de la Bourse d’Alger est particulièrement notable. Sa capitalisation a augmenté de 40,07% au premier trimestre 2025, ce qui en fait la place boursière la plus dynamique du monde arabe selon les données du Fonds monétaire arabe.
Vers une promotion accrue du financement non conventionnel
Pour Chakib Smail Kouidri, directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), “le financement non conventionnel nécessite d’être davantage promu”, tout en reconnaissant que “ce mode de financement a connu un démarrage encourageant grâce à l’adoption de nouveaux modèles de financement.”
La CACI considère le marché financier comme “une option alternative” pour le financement des entreprises et s’engage à soutenir les initiatives visant à promouvoir l’investissement et la création de PME.
Dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance aux hydrocarbures, le développement du marché financier représente un levier stratégique pour mobiliser l’épargne nationale et soutenir la croissance des entreprises algériennes face aux défis économiques actuels.