La mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Charalambos Tsangarides, s’est rendue à Alger du 16 au 30 juin pour mener les consultations de 2025 au titre de l’Article IV avec l’Algérie.
À l’issue de la mission, M. Tsangarides a déclaré avoir déconseillé à l’Algérie le recours à la généralisation des incitations fiscales. « La mission encourage la poursuite de ces réformes mais déconseille l’application généralisée d’incitations fiscales susceptibles de générer des pertes de recettes. Des mesures supplémentaires peuvent être prises en éliminant les restrictions administratives, en assouplissant les marchés des produits et du travail et en assurant des conditions de concurrence équitables entre les secteurs public et privé » lit-on dans le communiqué publié sur le site officiel du FMI à l’issue de cette mission.
Pour les experts de l’institution financière internationale, l’Algérie fait face à des tensions budgétaires qui posent des problèmes importants. « Les perspectives à court terme sont globalement positives, portées par une reprise progressive de la production d’hydrocarbures grâce à la levée graduelle des mesures de réduction de la production décidée par l’OPEP+… Toutefois, la montée des tensions budgétaires pose des problèmes importants de financement et, si elle se prolonge, entraînera une augmentation de la dette publique à moyen terme » prévient la mission du FMI.
Parmi les risques auxquels les perspectives de l’économie algérienne sont exposées, figurent principalement « la volatilité des prix des hydrocarbures dans un contexte de politiques commerciales instables et de tensions géopolitiques ». Toute fois ces perspectives s’amélioreraient à moyen terme, selon la même source, « si des réformes de diversification de l’économie étaient soutenues, et si le Plan d’Action des autorités et des réformes structurelles étaient mis en œuvre ».
A ce titre, la mission recommande « un rééquilibrage budgétaire progressif mais mis en œuvre dans les meilleurs délais ». Ce rééquilibrage consiste à « freiner l’augmentation des besoins de financement, à reconstituer des marges budgétaires et à stabiliser la dette publique à moyen terme » précise le communiqué de la mission du FMI. Pour cela, La politique monétaire doit donc rester « centrée sur son objectif d’inflation, tout en surveillant étroitement l’évolution du secteur financier ». La mission recommande également « une plus grande flexibilité du taux de change afin de renforcer la capacité de l’économie à absorber les chocs extérieurs », et une rationalisation des dépenses fiscales, en améliorant « la conformité fiscale par la numérisation de l’économie ». Le FMI recommande par ailleurs « Une réforme des subventions » qui aiderait selon la mission de Tsangarides, à « reconstituer les marges de manœuvre budgétaires et à créer un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires, notamment l’aide ciblée aux ménages vulnérables ».
Parmi d’autres recommandations: « il serait essentiel d’améliorer la surveillance, l’efficience et la gouvernance des entreprises publiques pour maîtriser les risques macrofinanciers »,selon la déclaration du chef de la mission du FMI .