Le géant agricole italien Bonifiche Ferraresi (BF) ne compte pas limiter sa présence en Algérie à la culture céréalière. D’après des révélations récentes de son PDG Federico Vecchioni, le groupe souhaite désormais conquérir le secteur de l’élevage bovin.
L’entreprise, qui affirme déjà posséder 18.000 têtes de bétail en Italie, justifie cette nouvelle orientation par “une pénurie de bovins producteurs de viande” sur le marché européen. Cette situation de crise semble pousser BF à chercher de nouveaux territoires d’expansion, l’Algérie apparaissant comme une cible privilégiée.
“Nous considérons qu’il est nécessaire d’ouvrir une nouvelle branche en Algérie”, a déclaré Vecchioni lors d’une visite dans le pays. Une façon à peine voilée d’admettre que le groupe italien cherche des débouchés alternatifs face aux contraintes européennes.
Le plan de BF ne se limite pas à l’élevage. L’entreprise italienne ambitionne de développer une chaîne de production complète incluant viande, lait, fourrage et même des “expériences génétiques” sur les semences.
Si les autorités algériennes, notamment le ministre de l’Agriculture Youcef Cherfa, semblent accueillir favorablement ces propositions, les modalités concrètes de mise en œuvre restent floues.
Un tremplin vers l’Afrique
En parallèle de son projet existant à Timimoun (production de blé dur et légumineuses sur 36.000 hectares), BF ne cache pas ses ambitions continentales. Vecchioni présente clairement l’Algérie comme “une plateforme pour l’ensemble du continent africain”, révélant une stratégie d’expansion qui dépasse largement les frontières algériennes.
Le groupe italien, qui bénéficie selon son dirigeant d’un “soutien total du gouvernement algérien”, semble ainsi utiliser le territoire algérien comme porte d’entrée vers un marché africain considéré comme “énorme” pour la production fourragère destinée aux bovins et à la volaille.
Yasser K