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Hydrocarbures

Le Maroc chercherait des alternatives au gaz algérien auprès des Russes

Par Yazid Ferhat 29 avril 2015

En visite à Moscou, le Ministre marocain de l’Énergie est allé vanter le vaste plan de développement du GNL au Maroc. Ce plan qui prévoit des investissements de l’ordre de  4,6 milliards de dollars se tourne entièrement vers le gaz naturel liquéfié, « c’est-à-dire le gaz importé par bateau, par opposition au gaz algérien qui arrive au Maroc sous forme aérienne par gazoduc », explique l’expert Francis Ghilès.

 

Le Maroc chercherait-il à s’affranchir de sa dépendance envers le gaz algérien ? En visite de travail du 26 au 28 avril dans la capitale russe, le Ministre marocain de l’Energie Abdelkader Amara a présenté aux responsables économiques et énergétiques russes, dont son homologue Alexander Valentinovich Novak, les grands chantiers énergétiques du royaume, notamment le vaste plan de développement du GNL au Maroc. Celui-ci prévoit, d’ici à 2020, des investissements estimés à 4,6 milliards de dollars avec notamment la création d’un terminal GNL à Jorf Lasfar. Un terminal qui nécessitera une alimentation en gaz, d’où cette discussion avec la Russie, premier producteur mondial de gaz. Aussitôt dit, les russes ont affiché leur disponibilité à accompagner les marocains dans leur plan GNL. Le ministre russe a ainsi affirmé que la société russe « Gazprom » est disposée à fournir du gaz naturel liquéfié  au Maroc et à l’accompagner dans la réalisation de son projet, rapportent des médias marocains. Si ce partenariat se confirme, il constituera un coup dur pour l’Algérie voisin du Maroc. Ce dernier est lié depuis 2011 par un contrat commercial de fourniture par la Sonatrach de gaz pour une période de dix ans. Deux centrales électriques marocaines emploient du gaz naturel: Tahaddart et Aïn Béni Mathar essentiellement alimentées par le gaz naturel algérien. Selon le ministre marocain de l’énergie, l’approvisionnement en gaz de ces deux centrales se fait sur les quantités perçues au titre des royalties du passage du gazoduc Algérie-Espagne par le territoire marocain de 750 millions de m3 par an depuis fin octobre 2011, et grâce à un contrat commercial de fourniture de gaz signé en 2011, pour dix ans, avec la Sonatrach de 640 millions de m3 supplémentaires.

Se tourner entièrement vers le gaz naturel liquéfié

Mais cette dépendance vis-à-vis du gaz algérien sur fond de tensions politiques récurrentes a poussé les responsables marocains à chercher d’autres voies dont celle du gaz russe. Ce que constate l’expert Francis Ghilès dans une analyse au magazine Econostrum.info.  « Le Maroc considère visiblement qu’il a atteint, pour le moment, le niveau maximal de dépendance aux hydrocarbures algériens qu’il peut tolérer », analyse Francis Ghilès, chercheur au Barcelona center for international affairs (CIDOB). Selon cet expert, le plan présenté par le ministre marocain se tourne entièrement vers le gaz naturel liquéfié, « c’est-à-dire le gaz importé par bateau, par opposition au gaz algérien qui arrive au Maroc sous forme aérienne par gazoduc ». « Malgré le fait que le gaz acheté à d’autres pays que l’Algérie sera nécessairement beaucoup plus cher en raison du transport, analyse aussi M. Ghilès, c’est là le prix que donne aujourd’hui le Maroc à sa sécurité énergétique dans le climat de défiance profond qu’il entretient avec l’Algérie ».

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