M A G H R E B

E M E R G E N T

Actualités

Le ministre Aoun relègue la voiture au rang de “non-priorité” et invite les Algériens à “l’importer eux-mêmes”

Par Maghreb Émergent
8 juin 2024

Alors que de nombreux Algériens peinent à se procurer un véhicule neuf à un prix abordable, les récentes déclarations du ministre de l’Industrie, Ali Aoun, ont une nouvelle fois fait L’objet de vives critiques. En qualifiant la voiture de « nécessité, mais pas une priorité” et en invitant les citoyens à importer eux-mêmes leurs véhicules, le membre du gouvernement semble faire preuve d’un décalage inquiétant avec la réalité du terrain.

Pour la majorité des familles algériennes, disposer d’une automobile n’est en effet pas un caprice mais bel et bien une nécessité, que ce soit pour les déplacements professionnels ou les besoins du quotidien. L’idée émise d’une importation individuelle relève donc de la pure utopie financière pour une grande partie de la population.

Au-delà du manque de considération pour les préoccupations légitimes des citoyens, ces propos maladroits du ministre de l’Industrie soulèvent surtout des interrogations sur la feuille de route du gouvernement en matière d’industrie automobile. Alors que des quotas d’importation de véhicules neufs avaient été mis en place par le passé, M. Aoun a balayé ce dispositif d’un revers de main, le qualifiant de simple “création des smasra”.

Une sortie qui tranche avec les ambitions officiellement affichées de développer une filière automobile nationale et qui alimente la confusion générale. Sur le terrain, force est de constater que les modèles de voitures abordables se font particulièrement rares dans les catalogues des concessionnaires, malgré la reprise des importations en 2023. Une situation qui pousse certains professionnels du secteur à devoir licencier, faute de visibilité.

Pendant ce temps, les constructeurs automobiles étrangers ayant manifesté leur intérêt pour s’implanter durablement en Algérie, tels que JAC, Peugeot ou Renault Trucks, attendent toujours le feu vert concret des autorités. Un flou juridique et réglementaire qui freine inévitablement les investissements dans le pays.

Face à ce constat alarmant, les déclarations successives du ministre Aoun, empreintes d’une légèreté et d’un amateurisme déconcertants, en viennent à soulever de sérieux doutes sur la volonté réelle du gouvernement de mettre en place une véritable politique automobile digne de ce nom.

Alors que de nombreux Algériens aspirent légitimement à pouvoir accéder à des véhicules neufs et abordables répondants à leurs besoins essentiels de mobilité, les sorties à l’emporte-pièce du ministre de l’Industrie ne font que nourrir le scepticisme ambiant. Il devient plus que jamais urgent pour l’exécutif de clarifier ses intentions de manière responsable et réaliste, plutôt que de s’enfermer dans un discours déconnecté et contre-productif qui alimente la défiance des citoyens.

ARTICLES SIMILAIRES

Actualités

Lancement d’un projet pilote d’aquaculture intégrée dans les bassins agricoles de Nâama

La station de pêche et d’aquaculture de la wilaya de Nâama a lancé ce début du mois de juin 2025 des expérimentations pilotes visant à introduire l’élevage de tilapia rouge… Lire Plus

Actualités

Gaza: de « Soumoud » à « March to Gaza », une mobilisation mondiale pour briser le blocus

Une caravane terrestre de 300 voitures, baptisée « Soumoud » (résilience), doit partir de Tunis le 9 juin 2025 pour rejoindre le poste-frontière de Rafah, avec pour objectif de briser… Lire Plus

Actualités Maghreb

Tunisie : la réforme des chèques provoque une crise des paiements commerciaux

Depuis l’entrée en vigueur de la réforme sur les chèques en Tunisie, les habitudes de paiement ont été profondément bouleversées ces derniers mois. Pour contourner les nouvelles restrictions juridiques visant… Lire Plus

Actualités

Infrastructures : la Cned pilote 50 projets pour plus de 6.400 milliards de dinars

La Caisse nationale d’équipement pour le développement (Cned) suit actuellement la réalisation d’une cinquantaine de grands projets d’infrastructure en Algérie, pour un montant global dépassant les 6.400 milliards de dinars,… Lire Plus

Actualités Algérie

Économie : Cinq géants dont l’Algérie dominent l’Afrique, quarante-huit survivent

Cinq pays seulement – l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Algérie, le Nigeria et l’Éthiopie – concentrent la moitié des 2800 milliards de dollars du PIB continental. L’autre moitié se répartit entre… Lire Plus