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Le nouveau gouvernement de Tebboune : un changement dans la continuité

Par Maghreb Émergent
19 novembre 2024

Le nouveau gouvernement, présenté lundi, devait selon les promesses du Chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, incarner un tournant dans la gestion politique et économique de l’Algérie. Or, au regard de la liste dévoilée, la « révolution promise » n’a pas eu lieu.

Très peu de nouveaux visages, en effet. Ce sont principalement d’anciennes figures du pouvoir algérien qui ont été reconduites à des postes clés, donnant l’impression d’un « recyclage ».

Outre le renouvellement de « confiance » à Nadir Larbaoui, à la tête du gouvernement depuis environ un an, Abdelmadjid Tebboune a maintenu en poste les ministres des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, de l’Intérieur, Brahim Merad, et de l’Énergie, Mohamed Arkab.

Une situation qui soulève, selon plusieurs observateurs, des interrogations sur « la réelle capacité du pays à se renouveler politiquement », d’autant que l’action de ces ministres est sujette à caution. Elle met en lumière, d’après ces observateurs, une crise de compétences et de leadership, dans un contexte où le pays a besoin de réformes et de changements profonds».

Pour beaucoup, ce gouvernement n’est qu’un symptôme d’une incapacité à trouver des cadres compétents en dehors du cercle du pouvoir établi, ce qui nourrit un sentiment de déception et d’inquiétude quant à l’avenir du pays. Pour le militant politique, Seif Islem Benatia, il s’agit d’un gouvernement « au visage pâle ».

« La médiocrité, l’échec, le recyclage des anciennes expériences et des visages familiers sont les caractéristiques les plus marquantes de ce gouvernement », a-t-il écrit sur son compte Facebook. Selon lui, Tebboune a également « déçu les espoirs de ses partisans et de ses admirateurs, auxquels il avait promis un gouvernement composé de compétences mondiales ». « Certains croyaient qu’il allait importer des ministres d’Allemagne », a ironisé le jeune militant.

Autre constat qui suscite la perplexité : l’absence de toute nomination de ministres issus des partis politiques ou de la société civile qui ont soutenu Abdelmadjid Tebboune lors de sa campagne électorale, à l’image du mouvement El Bina, parti politique très controversé, Abdelkader Bengrina. Aussi, aucun représentant des deux partis ayant pris part à la présidentielle, le Front des Forces Socialistes (FFS) et le Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), n’a été intégré au gouvernement.

Nomination du général Chengriha dans le gouvernement

Parmi les faits marquants : la nomination du général Chengriha dans le gouvernement comme ministre délégué à la Défense nationale. Bien que le ministère de la Défense reste sous la responsabilité directe d’Abdelmadjid Tebboune, cette nomination confère au puissant chef d’état-major un poste politique de premier plan, renforçant ainsi son influence au sein du gouvernement.

En attribuant ce rôle à Chengriha, Tebboune semble non seulement reconnaître la place centrale de l’armée dans le système politique du pays, mais délivre aussi un signal fort de coopération étroite entre le pouvoir civil et militaire. Une nomination perçue cependant comme une évolution prévisible par de nombreux observateurs, un internaute commentant : « il est ministre délégué à la Défense nationale, c’était prévisible vu ses activités et sa visibilité médiatique ces derniers temps ».

Au chapitre des nouveautés, il y a le nouveau ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, Sifi Gharib nommé à l’Industrie en remplacement Ali Aoun, le président de la Fédération Algérienne de Football (FAF), Walid Sadi, nommé ministre des Sports et Youcef Chorfa désigné à La Pêche et l’agriculture.

Scission du portefeuille du Commerce en deux

Une autre particularité est la scission du portefeuille du Commerce en deux : Tayeb Zitouni est désormais ministre du Commerce intérieur, tandis que Mohamed Boukhari prend en charge le Commerce extérieur et la promotion des exportations. Une particularité qui n’a pas manqué de susciter des réactions sur les réseaux sociaux.

« Ministre du commerce intérieur, ministre du commerce extérieur…! Il ne manquerait plus que celui de l’informel », a commenté un internaute, soulignant l’absurde complexité de cette double division du commerce. Un autre a ironisé : « L’innovation de l’Algérie nouvelle : un ministre du commerce intérieur et un ministre du commerce extérieur… du jamais vu ».

La nouveauté dans ce gouvernement réside également dans la création d’une mission dédiée à la « qualité de la vie », confiée à Najiba Djillali, présidente de l’Assemblée Populaire de Wilaya d’Alger, affiliée politiquement au Front de Libération Nationale (FLN).

Cette nouvelle mission, censée améliorer le quotidien des citoyens, suscite cependant de nombreuses interrogations. Quelle sera sa portée réelle et comment se traduira-t-elle concrètement sur le terrain ? Beaucoup se demandent si ce poste a véritablement les moyens d’apporter des changements tangibles à la vie quotidienne des Algériens.

« Ça parle de qualité de vie alors qu’il n’y a même pas de vie. Oui ! La qualité de vie pour eux et la qualité de la souffrance pour le peuple ! » a commenté un internaute. Selon certains observateurs, ces réactions mettent en lumière « le décalage perçu entre les discours officiels et la réalité vécue par les citoyens, qui doutent que cette mission soit plus qu’un simple titre sans impact réel sur leurs conditions de vie ». En somme, c’est la montagne qui a accouché d’une souris.

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