Les cours du pétrole ont entamé un mouvement de repli ce jeudi, effaçant une partie des gains de la veille qui avaient propulsé le baril au-dessus de 70 dollars. Cette correction survient à un moment délicat pour l’Algérie, dont les finances publiques dépendent étroitement de l’évolution des prix des hydrocarbures qui représentent plus de 95% des recettes d’exportation du pays.
Le baril de Brent pour livraison en août a cédé 30 centimes (-0,4%) à 69,47 dollars vers 06h00 GMT, tandis que le West Texas Intermediate américain a perdu 23 centimes (-0,3%) à 67,92 dollars. Pour l’Algérie, qui exporte principalement du pétrole de type Sahara Blend indexé sur le Brent, cette baisse représente un manque à gagner quotidien estimé à plusieurs millions de dollars.
Quand chaque dollar perdu pèse sur le budget national
Cette volatilité des cours pèse directement sur l’équilibre budgétaire national. La loi de finances 2025 table sur un prix de référence du baril à 60 dollars, ce qui laisse une marge de sécurité avec les cours actuels. Toutefois, chaque dollar de baisse par rapport au prix d’équilibre budgétaire effectif – estimé par les experts entre 100 et 110 dollars – réduit les capacités d’investissement public et les réserves de change du pays.
L’envolée de mercredi, qui avait fait bondir les cours de plus de 4%, avait temporairement rassuré sur les perspectives de rentrées pétrolières. Cette hausse résultait notamment des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et de l’annonce d’un accord commercial entre les États-Unis et la Chine. Pour l’Algérie, exportateur net vers les marchés européen et asiatique, tout facteur soutenant la demande mondiale d’énergie constitue une aubaine.