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Le phosphate marocain risque en raison d’une nouvelle législation des limitations d’accès en Europe

Par Oussama Nadjib 16 octobre 2016
Le siège de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) - DR

L’Union européenne se penche sur la question de la teneur en cadmium dans les engrais phosphatés pour proposer un nouveau règlement limitatif. Cette mesure, si elle venait à être adoptée, limiterait l’accès au marché européen aux phosphates marocains.

 

L’Union européenne envisage depuis 2012 de réduire la teneur en cadmium dans les engrais phosphatés mais les choses semblent s’accélérer ces derniers mois après des études qui ont confirmé la pollution des sols par ce métal lourd et ses risques sur la santé humaine.

Dans un règlement présenté en mars dernier, dans le cadre d’un train de mesures sur l’économie circulaire, la Commission européenne propose d’abaisser la limite autorisée de cadmium dans les engrais «de 60 mg/kg à 40 mg/kg après trois ans et à 20 mg/kg après douze ans, ce qui réduira les risques pour la santé et l’environnement ».

Un tel seuil ne conviendrait pas au Maroc, le premier exportateur mondial de phosphates. Selon le journal marocain TelQuel, les teneurs actuelles contenues dans les phosphates marocains varient de 29,5 à 72,7 mg/kg selon le site d’extraction de la roche et du type d’engrais produit.

 Le Royaume marocain conteste les résultats des études qui ont servi d’argument pour la limitation du cadmium dans les engrais et propose de rehausser le seuil à de 80 mg/kg.

La concurrence des bio-déchets

 En outre, le Maroc fait face à autre défi induit par ce nouveau règlement qui pourrait être adopté en 2017. En effet, la limitation des teneurs en cadmium dans les engrais fait partie d’un projet plus global de promotion de l’économie circulaire. La Commission européenne veut remplacer jusqu’à 30 % des engrais inorganiques par des bio-déchets.

 « A l’heure actuelle, l’UE importe environ 6 millions de tonnes de phosphates par an, mais pourrait remplacer jusqu’à 30 % de ce total par des boues d’épuration, des déchets biodégradables, des farines de viande et d’os ou du fumier », estime la Commission dans un communiqué.

 L’UE est actuellement très dépendante des importations de phosphate naturel extrait en dehors de l’Union ; plus de 90 % des engrais phosphatés utilisés dans l’UE sont importés, principalement du Maroc, de la Tunisie et de la Russie. Ce marché de plus de 6 millions de tonnes de phosphates par an représente 30% des exportations de l’Office chérifien des phosphates (OCP).

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