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Finances

« Le recours de l’Algérie à l’endettement extérieur est un signe de crédibilité ». A. Si Bouekaz sur RadioM (audio)

Par Yazid Ferhat
10 septembre 2015
Adel Si Bouekaz, PDG de Nomad Capital sur le plateau de RadioM/Ph : Ahmed Belghit

L’économiste Adel Si Bouakkez appelle à briser le « dogme » qui existe depuis 2005 et qui consiste à s’interdire tout recours à l’endettement extérieur, dans le sillage du paiement anticipé de la dette algérienne. Selon lui, la possibilité de faire appel à des institutions comme le FMI, la BM, la Banque africaine de développement ou la Banque européenne, s’avère « pertinente ».

 

 

Sous l’effet de la chute des du pétrole, les pouvoirs publics, acculés, ont décidé de geler le financement de certains grands projets dans un souci de « rationalisation de dépenses ». Mais comment faire pour compenser la contribution de l’Etat par d’autres financements pour maintenir le même niveau de réalisation d’infrastructures économiques à l’avenir ? A cela l’économiste Adel Si Bouekaz, invité ce jeudi du Direct de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, évoque deux pistes : le recours au financement extérieur et la levée d’un grand emprunt national. « L’Algérie participe dans un certain nombre de structures multilatérales du type FMI ou BAD (Banque africaine de développement) etc. ; qui ne demandent qu’à pouvoir s’exposer un peu plus à elle, et nous pourrions bénéficier d’une manne financière importante. Il faut savoir que de par le monde, de nombreux fonds d’investissements sont spécialisés dans les infrastructures et se contenteraient aisément et très allègrement de rentabilité annuelle de 3 à 4% par an ; ce qui laisserait aux autorités la possibilité d’allouer les autres ressources vers des investissements qui seraient beaucoup plus rémunérateurs », argumente le PDG de Nomad Capital. En clair, Adel Si Bouekaz appelle à recourir au financement extérieur. Une perspective qui pourrait susciter de la méfiance. Or, pour l’économiste, il ne faut pas voir cette éventualité comme un danger. Il préconise d’être « mesuré ». « Nous avons encore des souvenirs encore frais de ce que nous avons vécu dans les années 1990 (ajustements structurels, Ndr), cependant il y a lieu de souligner que recourir à l’endettement extérieur c’est un signe de crédibilité. A la fois, nous allons pouvoir disposer de financement avec des conditions qui sont encore bon marché, d’autant plus que nous pourrions allouer les ressources dont nous disposons vers des rentabilités largement supérieures », souligne-t-il.

Un grand emprunt national pour le nouveau d’Alger

Selon Si Bouekaz, les exemples dans les pays limitrophes et voisins, montrent que des projets comme les autoroutes sont « pleinement rentables ». L’économiste soutient que l’Algérie est très probablement passée à coté d’opportunités en s’interdisant tout financement extérieur depuis 2005 date du paiement par anticipation de sa dette. Une position « dogmatique » pour Si Bouekaz qui souligne que cette position devient de moins en moins partagée parce qu’elle « nous empêche d’obtenir une meilleure rentabilité ». Selon Si Bouekaz, le pays peut revenir aujourd’hui sur les marchés financiers avec une position saine, aidé en cela par une bonne capacité de signature et des indicateurs économiques généreux. La seconde piste évoquée, est  le recours à l’emprunt national. L’invité de RadioM rappelle que cette question évoquée à plusieurs reprises par le FCE (Forum des chefs d’entreprises), ainsi que des cercles de réflexions comme NABNI, est une idée « à saluer ». Il conditionne toutefois le recours à un grand emprunt national par l’exigence de lui donner un contenu. Car, selon lui, « on ne peut pas envisager un emprunt national s’il n’y pas d’indication claire sur l’allocation de ces ressources. L’Etat va avoir des obligations vis-à-vis des obligataires ». Quels sont alors les types de projets capables d’emporter l’engouement des épargnants ? A ce propos, l’économiste évoque la réalisation du nouveau port au centre du pays, un projet qui pourrait être « très pertinent » à même de faire l’objet d’un grand emprunt national.

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