Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a alerté mardi 18 novembre 2025 que le Sahel était « en train de basculer » sous la pression des djihadistes. Il a appelé les États de la région à dépasser leurs divergences pour agir ensemble. Le même jour, le ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réaffirmé que la main de l’Algérie restait tendue vers le Mali.
La situation au Mali et au Sahel en général, source d’inquiétudes pour l’Algérie et d’autres pays de la région était au menu d’une adresse en visioconférence du secrétaire général de l’Onu au conseil de sécurité. Le message est alarmant. Guterres a décrit une région « sous la pression d’une violence terroriste de plus en plus organisée ». Selon lui, les groupes affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique « renforcent leurs sanctuaires, élargissent leur influence et exploitent chaque fissure politique pour avancer ».
En effet, cinq des dix pays les plus touchés par le terrorisme se trouvent au Sahel, qui concentre 19 % des attentats dans le monde et plus de la moitié des victimes. Environ quatre millions de personnes sont déplacées au Burkina Faso, au Mali, au Niger et dans les pays voisins, tandis que 14 800 écoles et plus de 900 structures de santé sont fermées.
Les chiffres du désastre
Selon les données de l’ONG Acled, citées par AFP, le nombre d’attaques djihadistes est passé de 1 900 en 2019 à plus de 5 500 en 2024, avant de redescendre à 3 800 avant le 10 octobre 2025, principalement à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso.
Pour Guterres, la situation impose une réponse régionale forte et coordonnée, avec l’implication de l’Algérie et de la Mauritanie. « Il est essentiel de bâtir une plateforme de coopération entre les services de renseignement et de sécurité des pays de la CEDEAO, de l’Alliance des États du Sahel, de la Mauritanie, du Tchad et de l’Algérie, afin de permettre une action coordonnée contre le terrorisme. »
Il est clair que cette action coordonnée fait défaut avec, en plus, des interventions étrangères qui compliquent la donne. La situation du Mali est à cet effet critique et pourrait déborder vers d’autres pays.
Le secrétaire général de l’ONU a mis en garde contre un effet de contagion vers les pays côtiers et du nord, comme l’Algérie et la Mauritanie. « Si nous n’agissons pas maintenant, la menace gagnera du terrain vers le nord et vers le sud, emportant avec elle des zones entières. »
Alger pour un « retour à la voie politique »
Malgré des relations tendues avec le Mali, et dans une moindre mesure avec le Niger et le Burkina Faso, l’Algérie est invitée à jouer un rôle actif pour la stabilisation de la région. Lors de sa conférence de presse mardi, Ahmed Attaf a insisté sur la « patience inépuisable » de l’Algérie et sur sa volonté d’accompagner un « retour à la voie politique » au Mali.
Selon lui, la solution à la crise doit passer par un dialogue responsable et une réconciliation globale, « sans aucune discrimination ni distinction, et loin de toute intervention étrangère, qu’elle soit politique ou militaire ». Attaf considère que l’option militaire choisie par Bamako constitue une menace pour le Mali et pour la sécurité régionale.





