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Le solaire favorise la création de « chaînes de valeurs régionales » en Afrique du Nord (experts)

Par Yacine Temlali
3 mars 2016
Le soleil ; une richesse commune aux pays d’Afrique du Nord.

La session du Comité intergouvernemental d’experts (CIE) du Bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique du Nord s’est clôturée mercredi soir par l’identification des secteurs qui peuvent créer des « chaînes de valeurs régionales ».

 

 

L’énergie renouvelable vient en tête des secteurs « prioritaires » qui peuvent créer des chaînes de valeurs régionales en Afrique du Nord ; elle est suivie de l’industrie et services liés au secteur pétro-gazier, de l’automobile, de l’aéronautique, de l’agroalimentaire, de la sidérurgie, de l’industrie chimique, de l’électronique et du textile-habillement. C’est ce que montre une étude présentée mercredi soir, dans le cadre de la 31e session du Comité intergouvernemental d’experts (CIE) du bureau de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en Afrique du Nord qui se tient du 1er au 4 mars à Rabat (Maroc).

L’industrie liée aux énergies renouvelables est ainsi le principal secteur destiné à être le moteur de la création de chaînes de valeurs régionales en Afrique du Nord. « Il ne s’agit pas de la fourniture d’énergie issue du renouvelable mais de l’industrie liée au développement de l’énergie renouvelable », précise Ali Harbi, l’expert ayant conduit l’étude de l’UNECA. Il s’agit, explique-t-il, de tous les métiers constituant une « chaîne » pour la génération de l’électricité à partir de l’énergie solaire. On peut notamment identifier, ajoute-t-il, la fabrication des matières de base, la fabrication de composants, la conception et développement, l’engineering et l’installation et, enfin l’exploitation.

Selon M. Harbi même si les pays de la région ne peuvent pas occuper tous ces segments de chaînes de valeurs constituant l’industrie de l’énergie solaire, étant donné que cette industrie est encore au stade embryonnaire, ils disposent d’éléments pour se lancer dans la fabrication de matières de base et des composants. « Le maillon manquant reste la partie conception et développement et l’engineering et installation », ajoute-t-il.

Pour cet expert, du point de vue de l’ambition des programmes solaires des différents pays, hormis les fortes opportunités qui sont offertes, le grand « enjeu est qu’aucun ne pourrait développer une stratégie isolée d’intégration de l’ensemble des éléments de chaîne de valeurs ».  Une chaîne de valeur à l’échelle régionale, affirme-t-il, « consiste à mutualiser et développer des partenariats entre les entreprises de la région au niveau de la chaîne de valeurs solaire ». Et de regretter l’absence d’une stratégie régionale d’industrialisation qui peut transformer ces opportunités en chaîne de valeurs intégrée.

 

Absence de volonté commune

 

Dans le même ordre d’idée, l’expert auprès de la CEA, Chamel Izmeh, déplore l’absence de volonté politique commune pour booster l’intégration industrielle régionale dans les secteurs identifiés comme prioritaires. Il recommande de mener une étude pour la réalisation de zones pilotes dans la région afin de convaincre les pouvoirs politiques d’aller vers une stratégie régionale d’investissement.

Du son point de vue de Chamel Izmeh, le secteur industriel local est très peu diversifié avec valeur ajoutée insignifiante en matière d’intégration puisqu’il ne cible que des marchés spécifiques tels que les Etats-Unis d’Amérique et l’Union européenne, alors qu’il demeure « intéressant » en matière de relocalisation, après le changement de paradigme de la Chine en matière industrielle. « Le marché européen est proche de l’Afrique du Nord, ce qui est propice aux relocalisations », dit-il.

Nassim Oulmane, le directeur par intérim de la CEA pour l’Afrique du Nord, estime, de son côté, que l’accord de zone de libre-échange continentale qui va être signé en 2017 renforcera le processus de diversification industrielle dans les pays d’Afrique du Nord. « Contrairement aux autres régions du monde, il y aune forte demande en Afrique pour les produits manufacturés dans les prochaines années », explique-t-il. 

 

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